chronique du 2 avril 1999 |
|||||
Est-ce que la résurrection est la reprise du « corps physique » ?Dans la revue RND d'avril 1997, le Père Boismard affirme ceci : « Dire que la résurrection est la reprise du corps physique constitue un contresens. » Auriez-vous l'amabilité d'éclairer ma lanterne sur ce point? (M. M.) Dans les Écritures, plusieurs textes nous parlent de la rencontre de Jésus ressuscité. Ceux-ci se trouvent généralement à la fin de chacun de nos évangiles. Quand nous les étudions avec beaucoup de minutie, et malgré les différences, il est possible de dégager un certain nombre de constantes. En voici quelques-unes. Pour que les disciples reconnaissent Jésus, ils ont besoin d'un certain temps -- alors qu'ils le connaissent pourtant très bien! Il arrive même qu'on le prenne pour une autre personne (Jn 20,15; 21,4). Or, tous les textes témoignent de lenteur, d'incertitude, d'inquiétude ou même de doute (Mt 28,17) de la part des témoins. Le Ressuscité ne se manifeste pas de la même manière qu'une personne que l'on rencontre dans la rue. D'autre part, Jésus ne semble plus limité aux conditions de notre monde. Voici quelques indices : il se manifeste au milieu des Douze alors que les portes sont verrouillées (Jn 20,19; Lc 24,36); il disparaît aussitôt qu'on le reconnaît, insaisissable comme le vent (Lc 24,31). Jésus ressuscité est un être complètement transformé. Son corps n'a plus les mêmes propriétés que le nôtre. Le résurrection de Jésus n'est pas la simple réanimation de son cadavre. Un tel corps, à coup sûr, mourrait de nouveau : il est soumis aux mêmes conditions et aux mêmes lois qu'avant son décès. Or, le corps du Ressuscité n'appartient plus à notre monde: il est passé dans une autre dimension. Voilà pourquoi on dit que Jésus n'a pas simplement repris son « corps physique ». Sa vie nouvelle dépasse largement ce que nous connaissons dans notre existence présente. Source : Parabole, Volume XX Numéro 3, p. 22.
Article précédent
: |
|||||
|
|||||