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Archéologie
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chronique du 11 octobre 2013
 

Qumrân : des ruines à explorer

ruines de Qumrân

(photo : Sébastien Doane)

Ah, le site mythique de Qumrân. Nous allons nous promener dans les ruines de ce lieu où l’on a découvert les fameux manuscrits de la mer Morte, pour essayer de comprendre comment les habitants y vivaient.

     Bien des choses se sont écrites sur Qumrân, sa communauté, ses règles, sur les liens possibles, probables ou inexistants entre Jean-Baptiste, Jésus et les Esséniens, sur les pouvoirs magiques des Esséniens, et même, dans certains livres ésotériques, sur leur pouvoir de lévitation! Il n’est pas dans mon intention d’entrer dans toutes ces hypothèses et théories, sérieuses ou farfelues. Le sujet est complexe et mériterait à lui seul une session complète de discussions et de recherches, mais nous en tiendrons, pour l’essentiel, aux questions archéologiques.

     Le plan général présente le site de Qumrân dans sa plus grande extension. Il ne s’agit pas d’un grand site puisque l’essentiel du complexe tient dans un rectangle de 100 m par 80 m. Mais ceci n’inclut pas l’occupation des grottes avoisinantes ni la possibilité que des tentes aient été érigées à proximité des installations communautaires.

plan du site de Qumrân

Illustration de G. Le Nohazic
Near Eastern Archaeology 63/3 (2000)

     Rare dans cette région, l’eau de pluie qui déferlait dans le wadi Qumrân au sud du plateau était canalisée vers les citernes communautaires. Cette eau arrivait d’abord dans un premier bassin (3 sur le plan) à l’entrée nord-ouest du site. Juste à côté de cette entrée on avait aménagé un mikveh (bain rituel) qui servait aux ablutions rituelles des membres de la communauté (2), très stricts sur les questions de pureté rituelle. À l’Est de l’entrée, le grand enclos devait servir à garder quelques moutons et chèvres.

     Une fois passé l’enclos, on entre dans le « complexe ». Une imposante tour de garde s’impose à l’entrée (10). À l’ouest de la grosse tour on trouve la citerne ronde qui a alimenté les installations humaines depuis l’époque du Fer jusqu’à la destruction en 70 (7; la seule citerne de forme ronde). Juste à l’est de la grosse tour on voit une salle rectangulaire avec trois petits piliers au centre. C’était la cuisine communautaire (11). Au Sud de la grosse tour : la longue salle du scriptorium (12) et, à la gauche de ce dernier, une salle carrée à trois pièces avec des banquettes aux murs, ce qui donne à penser à une salle de réunion du conseil (13). 

     Complètement au Sud, une grande pièce rectangulaire orientée est-ouest devait servir de salle d’assemblée et de réfectoire (20), tandis que la petite salle à gauche du réfectoire, avec un petit pilier, servait de remise (21). Dans le coin sud-est, proche de la grosse citerne rectangulaire, on a trouvé des installations de potier et des fours pour cuire les poteries (17).

Reconstruction du site

     Le reste du plateau au Sud n’a rien révélé de particulier. Cependant, à l’est du monastère, on a identifié un cimetière comptant environ 1300 tombes. Quelques-unes seulement ont été fouillées. Elles ont permis de constater que ce sont presque exclusivement des hommes qui y avaient été enterrés, ce qui viendrait confirmer que nous sommes en présence d’une communauté d’hommes, tel que semblent le proposer les manuscrits édictant les règles de la communauté. Cependant, la découverte de quelques squelettes de femmes et d’enfants pose question. S’agit-il de parents proches d’un membre de la communauté qui ont demandé à être enterrés près de lui? S'agit-il de sympathisantes de la communauté qui voulaient être enterrées à proximité du lieu de rassemblement de la communauté? Ceci reste encore une énigme.

vue aérienne du site

(photo : Wikispaces)

     Dans le prochain article, nous allons voir quelques endroits particuliers où nous pourrons pousser plus à fond nos investigations. 

Robert David

 

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