chronique du 12 novembre 2010
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Salomon et portes de villes« Voici ce qui concerne la corvée que le roi Salomon leva pour construire le Temple de Yahvé, son propre palais… Haçor, Megiddo, Gézèr. » (1 Rois 9,15) Rarement l’archéologie a illustré aussi clairement un verset de la Bible, et il vaut la peine de le signaler encore, même si les découvertes remontent déjà à plusieurs années. Plan similiare des portes de Gézèr, Megiddo et Haçor Entre autres travaux effectués par Salomon, le rédacteur mentionne ensemble la construction de trois villes, qui serviront à la fois de villes de garnison pour la défense (1 R 9,19) et de villesmagasins pour la collecte des taxes pour l’entretien de la cour royale (1 R 5,7s). De grands bâtiments ont été découverts dans la majorité des villes israélites; ils ont dû servir d’entrepôts pour les denrées recueillies. Mais la découverte la plus extraordinaire reste la mise à jour de remparts et de portes de ville, à Gézèr, Megiddo et Haçor, dont le plan est à peu près identique dans les trois sites; aussi doit-on les dater du règne de Salomon, grâce à l’étude minutieuse de la poterie qui leur est associée. Mur à casemates entourant Haçor Les remparts de ces trois villes sont du même type : un mur à casemates. Deux murs parallèles sont joints à intervalles plus ou moins réguliers, pour former des sortes de chambres. En temps de paix, on utilise les espaces ainsi délimités comme magasins; en temps de guerre, on les remplit de pierres, ce qui produit un rempart massif de 5,4 mètres de largeur! Les portes pratiquées dans ces remparts se présentent comme de solides forteresses, qui se développent à l’intérieur de la ville. Certes la porte est une faiblesse de la fortification qu’il faut tâcher de réduire à son strict minimum. Aussi les architectes de Salomon utilisèrent-ils le plan de la « porte à tenailles »; les fouilles archéologiques ont révélé, dans les trois villes mentionnées, ces imposante constructions, qui suivent le même plan et présentent les mêmes dimensions. Au sommet de la rampe qui donnait accès à la ville, bâtie sur la hauteur, une première porte, dans une sorte de bastion, s’ouvrait sur une avant-cour, juste au pied des murailles. Puis une entrée de 4,2 mètres de largeur est percée dans le rempart; une porte de bois en fermait l’ouverture. Derrière cette entrée, du côté de la ville, on bâtit un gros bastion de 17 mètres de largeur et de 20 mètres de longueur. Le passage est protégé par une double rangée de trois salles, formées de murets qui se font face, comme les dents d’une paire de tenailles. En temps de paix les anciens prennent place sur les banquettes qui courent le long des murs de ces salles; ils administrent là la justice et président aux affaires courantes de la vie de la ville (voir Gn 34,20; Dt 25,7; Am 5,12; Pr 22,22; 31,23; etc.). En temps de guerre, des soldats se cachent derrière les murs des tenailles; l’ennemi qui tente de franchir ce long couloir fortifié doit nécessairement présenter le dos aux flèches des défenseurs! Le signe de l’efficacité d’une telle défense, c’est que l’ennemi a toujours préféré percer le rempart plutôt que de s’engouffrer dans un tel piège. On peut comprendre maintenant l’intérêt d’une telle découverte, qui ne donne pas seulement vie à un verset du livre des Rois, mais qui remet en lumière une partie importante des institutions militaires et civiles de l’Israël du temps des Rois. Source : Parabole iii/3, 1981. Article précédent :
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