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Archéologie
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chronique du 14 février 2003
 

Résidence palatiale
 

Les archéologues ont donné ce nom à une superbe maison bâtie à la fin du Ier siècle avant J.-C., sous le règne d'Hérode le Grand. Sur le mont Sion, la colline ouest de Jérusalem, les ruines de cette résidence, et celles d'autres maisons moins imposantes ont défié les siècles. Le site du mont Sion offre une vue inégalée sur l'esplanade du Temple, laquelle s'étend sur la colline Est, en contrebas. Derrière cette esplanade, le tableau unique du mont des Oliviers, qui se perd dans la cascade des sommets nus du désert de Judée. Vraiment, ce coin de Jérusalem était digne de la « noblesse » du peuple juif.

plan

Figure 1

     Franchissons le seuil de la « résidence palatiale ». Hélas! L'ampleur et la beauté de cette villa s'accommodent bien mal du tour rapide du propriétaire dont nous devrons nous contenter. Disposées autour d'une cour centrale soigneusement dallée (fig.1a), les pièces forment un quadrilatère de 600 m2. Une grande citerne, aménagée sous le dallage, recueille les eaux des pluies d'hiver. Sa margelle est toujours adossée à l'un des murs.

Bienvenue à la villa

     Les pièces destinées à l'habitation sont à l'ouest de la cour. Engageons-nous dans le beau vestibule au parquet encore décoré de sa mosaïque (fig.1, b) et qui débouche sur une grande salle d'apparat de 6,5 m sur 11 (fig.1, d). Les murs tiennent encore. Ils atteignent 3 m de hauteur à certains endroits! Des stucs élégants ornés de panneaux rectangulaires et d'autres motifs géométriques recouvrent murs et plafond. Dans les salles adjacentes, la décoration s'inspire aussi de la flore. Les rouges, les noirs, les jaunes de ces ouvrages n'ont rien à envier à ceux des peintures murales extraites des vestiges de Pompéi, en Italie, et qui ont déjà pris le chemin du Musée national de Naples. Hérode était friand de ce genre de décor pour ses propres palais.

     Revenons au vestibule pour nous rendre compte qu'un bel escalier (fig.1, c) conduisait à un deuxième étage effondré sur le rez-de-chaussée. Traversons la cour dallée, pour observer à l'est, une série de petites pièces échelonnées en contrebas sur la pente de la colline. C'est ici que se trouvaient cuisines, pièces à rangement, salles de bain. Surprise! Des escaliers conduisent à des bains pourvus de degrés, aménagés en sous-sol. De telles installations permetent aux occupants de procéder aux ablutions rituelles imposées par la loi juive. Un de ces bains est particulièrement grand (fig.1, e).

vase

Figure 2

     Le mobilier de la « résidence » est à l'avenant de son décor : tables et récipients sont taillés dans la pierre. Outre l'ensemble des objets de fabrication locale, à usage quotidien, la céramique comprend des importations, notamment cette magnifique vaisselle rouge, finement lustrée et polie, sortie des grands ateliers de l'Empire romain, et signée! Retrouvé ici même, un splendide vase en verre moulé et soufflé signé d'un certain « Enniôn » (fig. 2). Ses créations étaient recherchées à l'époque; certaines brillent encore aujourd'hui dans de grands musées!

     Cette magnifique villa et les maisons avoisinantes furent sauvagement détruites par les armées de Titus, en l'an 70 de notre ère. Des monnaies frappées entre les années 66 et 70, des flèches et des lances romaines jonchent leurs sols parmi une épaisse couche de cendres et de matériaux calcinés. Les mêmes signes de cette destruction s'observent partout dans Jérusalem.

     Qui a pu occuper un tel palace? Si nous tenons compte de l'absence de toute représentation animale ou humaine dans le décor, du nombre de bains rituels, du mobilier : tables et récipients entièrement taillés dans la pierre, ne pouvons-nous pas penser à un grand-prêtre? Voilà une interrogation à poursuivre, mais plus tard!

Guy Couturier, CSC
Professeur émérite, Université de Montréal

Source: Parabole xiv/4 (2002).

Article précédent :
Ézéchias, fils d'Achaz, roi de Juda

 

 

 

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