LES PHILISTINS (3/7) |
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À l'assaut de la PalestineNous savons déjà que le nom de « Palestine »
vient du mot « Philistins » (voir le premier
article de cette série). Nous avons identifié ces Philistins
sur un monument égyptien par la mention de leur nom et le dessin
précis de leur coiffure (voir le second
article). Il nous reste à vérifier leur présence
en Palestine même.
Figure 1 : sarcophage phénicien Voilà bien des années, on fit la découverte de plusieurs exemplaires d'un type de sarcophage comportant tous les mêmes caractérisques (fig. 1). D'abord, malgré ses grandes dimensions, car un cadavre doit y tenir en position allongée, il est fait en terre cuite et modelé à la main. Il prend la forme d'un cylindre, à base plate et à tête arrondie. Voilà pourquoi ses découvreurs l'ont appelé sarcophage « pantoufle ». Il mesure en moyenne de 1,60 m à 2 m de longueur; sa circonférence varie de 1,70 m à 2,20 m. On y introduit le défunt par une ouverture pratiquée dans le bout arrondi, puis fermée par un couvercle (fig. 2).
Figure 2 : couvercle de forme
anthropoïde Attention aux coiffuresCe couvercle est riche en informations. Il représente toujours une figure humaine. Il n'en retient cependant qu'une sorte de masque: bouche, nez, yeux et oreilles. S'y ajoutent parfois les bras et les mains. Dans la plupart des cas, on esquisse encore la coiffure pour confirmer l'identité du défunt. Un premier style de coiffure consiste en un double rang de « clous », surmonté d'une série de lignes verticales (fig. 3A) ; ces détails nous ramènent au monument égyptien (fig. 3a) où apparaît, pour certains Philistins, la coiffure à plumes retenues par un bandeau en cuir muni de « clous ». Le deuxième style comporte encore le rang de « clous », mais surmonté cette fois d'un bandeau zigzagant (fig. 3B), caractéristique de plusieurs coiffures philistines du même monument égyptien (fig. 3b). Malgré le caractère grossier de ces figures, nous sommes bien en mesure d'attribuer ces sarcophages aux Philistins.
Figure 3 : coiffures philistines De tels sarcophages se retrouvent sur la côte sud de la Palestine, surtout autour de Gaza, grande ville philistine. Leur présence à Lakish, au sud de Juda, et, en plus grand nombre à Beth-Shean, au sud du lac de Tibériade, montre que les envahisseurs ont gagné l'intérieur même du pays, au sud comme au nord. Voilà une belle confirmation archéologique de la pression de ces guerriers en Juda et en Israël, au cours des XIIe et XIe siècles, au temps des juges jusqu'à l'avènement de David (Juges 13-16 et 1-2 Samuel). Une signatureCes sarcophages datent des XIIe et XIe siècles, comme en témoigne le matériel qui les accompagne. Les Philistins, croyait-on, avaient hérité ce mode d'ensevelissement des îles grecques, d'où ils venaient. Cependant, la mise à jour de nombreux sarcophages « pantoufles », tout près de Gaza, détruit cette hypothèse. Ces sarcophages conformes, dans leurs lignes générales, à ceux que nous venons de décrire, datent du XIIIe siècle. Ils sont donc antérieurs aux tombes philistines. Or la « tête », sur le couvercle, est bien celle d'un Égyptien: une lourde perruque tombant sur les épaules la coiffe et une barbe postiche dissimule le menton. Les Philistins ont donc emprunté aux Égyptiens ce mode de sépulture, mais ils ont tenu à « signer », en quelque sorte, leurs sarcophages en y schématisant la coiffure qui les identifie si bien. Source : Parabole xviii/2 (1995) 16. Suite de la série
: Article précédent
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