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réflexion du 4 juin 2018

 

Jésus leur dit : « Eh bien ! Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu »
Luc 20, 25

Les scribes et les pharisiens veulent mettre la main sur Jésus. Pour ce faire, ils essayent de le prendre au piège en lui posant une question : faut-il oui ou non payer l'impôt que l'envahisseur romain exige? Si Jésus répond oui, il sera considéré comme complice de l'occupant romain et perdra tout crédit aux yeux des Juifs pieux et s'il répond non, il sera considéré par le pouvoir comme une personne dangereusement subversive. En leur demandant de lui montrer une pièce de monnaie servant à payer cet impôt, Jésus déjoue leur piège. Déjà, cela montre que ses détracteurs possèdent eux-mêmes cette monnaie romaine. Ensuite, avec un brin d'humour, il leur suggère de la rendre à celui qui l’a fait fabriquée : César dont l’effigie figure sur la pièce.

Cette réponse célèbre de Jésus est devenue avec le temps une expression courante… du moins dans sa première partie. « Rendre à César ce qui est à César » est une manière de dire qu’il faut savoir attribuer le mérite d’une chose à son auteur ou, de manière plus large, la propriété d’un bien à une personne. En omettant la deuxième partie de la phrase, nous restons dans un domaine concret, matériel, économique.  

Par la deuxième partie de la phrase, « et à Dieu ce qui est à Dieu », Jésus déplace pourtant le débat. La question n’est pas tant de savoir si oui ou non il faut payer l’impôt à un pouvoir temporel qui n’est pas Dieu, mais bien de comment nous considérons nos vies sous le règne infini de Dieu. Qu’est-ce qui appartient à Dieu? Que devons-nous Lui « rendre »? En tant que créature de Dieu, créés à Son image, (Gn 1,26) et portant sur nos mains l’inscription « Je suis au Seigneur » (Es 44,5), ne serait-ce pas « nous-mêmes »? Invitation à une conversion : les jeux de pouvoirs terrestres ne sont rien face au pouvoir divin, retournons humblement à notre place, dans le creux de la main de Dieu.

Natalie Henchoz

Réflexion précédente :

Réflexion du 28 mai 2018