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chronique du 9 décembre 2016

 

Le Père prodigue : Lc 15, 11-32 (1/2)

Le retour du fils prodigue

Le retour du fils prodigue
Bartolomé Esteban Murillo
Huile sur toile, 236 x 262 cm, circa 1667-70
National Gallery of Art, Washington (photo : Wikiart)

Voici un texte qui est d’une grande actualité pour nos sociétés occidentales. Il y a en effet depuis des décennies une problématique envers l’autorité attribuée à l’être de l’homme et particulièrement envers le père.

Il y a une autorité à la fois maternelle et paternelle qui diffère. Dans l’expression « autoriser », il y a une dimension de ce qui est permis et défendu, ce qui n’est pas à la mode du jour. L’autorité peut se fonder sur la peur ou sur l’être. L’une est saine, l’autre malsaine.

Dans la parabole du Père prodigue (Lc 15,11-32), une double relation filiale est mise en contexte. L’introduction de ce chapitre (écoutez le fichier audio plus haut) nous dit que les publicains et les pécheurs écoutaient tandis que les scribes et les pharisiens  murmuraient contre Jésus. Il s’agit d’une dynamique entre l’écoute et la résistance. Et Jésus donc s’adressant aux résistants raconte cette parabole.

Le premier fils de la parabole, le cadet, réclame son héritage et réalise son rêve d’être loin du père en partant dans un pays lointain. Il dépense tout en vivant follement. Il expérimente alors la famine, va s’attacher à un citoyen de ce pays sans gratuité, et touche le vide et repense à son père.

Il pense à un scénario de retour reconnaissant le mieux-être des ouvriers de chez lui. Il décide le retour pour quémander une place de journalier. Aussi belle que soit sa prière, il ne reconnaît toujours pas l’amour du père. Il tente de mériter une gratuité déjà acquise, avec ses intentions il revient à la maison.

Comme il était encore loin, l’espérance du père le voit revenir car il le guette depuis son départ. Il n’a pas le temps de défiler sa belle prière, et avant qu’il lui exprime de le traiter comme un journalier, le père convoque la fête du retour du fils mort et revenu, perdu et retrouvé... pour le père.

Où en sommes-nous en tant que pécheurs aimés et espérés? En sommes-nous toujours dans la révolte, dans l’illusion de la nécessité de se composer une image de contrition ou dans la confiance et la reconnaissance de cet amour inconditionnel?

La prodigalité du père n’est pas conditionnelle; elle est réelle, elle n’exige pas la vertu, la conscience, elle appelle la conversion. Le fils peut revenir pécheur, il sera accueilli et provoquera la joie du père. Il pourra entrer dans cette joie s’il reconnaît la miséricorde en s’affranchissant de tous ses préjugés, de toutes ses certitudes erronées, en se tenant debout dans sa réalité de fils et dans la vérité de la fête. Ce qui dépend de lui et non du Père.

Suite de l'article (bientôt disponible)

Pierre Desroches

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La Visitation : Luc 1, 39-45