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chronique du 25 décembre 2015

 

Le paralytique 2/2

La guérison du paralytique

La guérison du paralytique
Mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire
Ravenne, Italie

Lire Luc 5, 17-26 | Retour au début de la série

Quelle est la logique qui réside dans notre cœur, qui domine notre être, qui inspire et oriente notre manière d’exister et nos paralysies au dehors? Jésus passe à une attention à la paralysie du dedans qui est la source de bien des maux de notre monde. Comment être victorieux de la peur qui engendre une multitude d’attitudes, de comportements tout aussi dysfonctionnels les uns comme les autres? « Quels sont ces raisonnements en vos cœurs? »

     Vos pensées proviennent de quel souffle ou de quelle conception? D’où viennent-elles? De Dieu ou du serpent? De la confiance ou du doute? Du péché ou de la grâce? Qu’y a-t-il de plus extraordinaire que de voir un enfant devant le danger tourner simplement son regard vers ses parents pour attendre d’eux la résolution devant l’impasse qui pourrait le terrifier? Sa confiance en eux le distance de la peur qui pourrait le submerger. Il s’en remet à leur bon vouloir. Il ne disparaît pas, il se fait présent à un amour bienveillant dont il est sûr. Il se fait existant dans un amour qu’il reconnaît.

     Jésus loin d’être en adversité devant les scribes et les pharisiens est en proximité de leur détresse intérieure qui ne s’exprime pas mais qu’il nomme pour appeler leur conscience et les libérer de leur détresse. De la paralysie extérieure, il touche leur paralysie intérieure. « Pourquoi raisonnez-vous ainsi dans vos cœurs?’ Quel est le plus facile de dire tes péchés te sont remis ou dire lève-toi et marche? » Il fait l’unité entre deux visages d’une même réalité. La condamnation de l’être par le doute de l’humanité en la miséricorde de Dieu : « Qui est-il celui-ci qui dit des blasphèmes? Qui peut remettre les péchés sinon Dieu seul? »

     Jésus affirme que le Fils de l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu a pouvoir sur la terre de remettre les péchés. Ce que les scribes et les pharisiens ne peuvent concevoir en tant que fils de la Loi et non du Père. Ce que les fils porteurs conduisant à Jésus espèrent et reconnaissent. Jésus confirme en voyant leur foi et en affirmant; « Tes péchés te sont remis.»

     Le péché de nos frères qui les paralyse appelle la miséricorde du Fils de l’homme qui renaît debout et qui transforme les civières et les croix de nos vies non pas comme des lieux de condamnation et d’arrêt mais comme des lieux de passages. Ces relèvements procèdent d’une bienveillance et non d’une condamnation, ouvrant un chemin de retour vers une impasse qui nous avait coupés de notre demeure et des nôtres.

     La mort est vaincue et l’impasse devient un chemin de passage où la vie reprend ses droits par une miséricorde qui libère et réconcilie en créant le retour et la communion vers ceux dont le péché avait imposé son implacable logique morbide. Retrouver sa demeure c’est aussi retrouver les siens, c’est se retrouver soi-même avec ceux qu’on aime et qui nous aiment non plus sur le registre de la peur mais sous le sceau de la grâce qu’il nous fait nous retrouver dans l’amour originel.

     Voilà l’aujourd’hui que Dieu nous propose dans l’extraordinaire de sa miséricorde à l’image de laquelle nous sommes engendrés. Je nous souhaite de vivre cette réalité dans l’aujourd’hui de notre vie en rendant grâce pour cette demeure qu’est l’amour du Père, du Fils et l’Esprit qui nous est donné en partage.

Pierre Desroches

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La guérison de l’aveugle de Jéricho