Tu me scrutes, Seigneur : Psaume 139 (138)
Le psaume 139 (138) est un psaume très attrayant pour les gens de notre temps car il explore l’intérieur de l’être humain pour nous qui faisons de la psychologie. Si complexe que soit la personne humaine, Dieu le créateur la connaît dans tous les replis de son existence. Les quelques versets que nous reproduisons ici soulignent ces lignes où le psalmiste dit sa fierté d’exister. On notera le verset 14 (l’être étonnant que je suis) qui appelle une réflexion :
1 Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais!
2 Tu sais quand je m'assois, quand je me lève;
De très loin, tu pénètres mes pensées.
13 C'est toi qui as créé mes reins,
Qui m'as tissé dans le sein de ma mère,
14 Je reconnais devant toi le prodigue,
L'être étonnant que je suis :
Étonnantes sont tes oeuvres,
Toute mon âme le sait.
15 Mes os n'étaients pas cachés pour toi
Quand j'étais façonné dans le secret,
Modelé aux entrailles de la terre.
16 J'étais encore inachevé, tu me voyais;
Sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits,
Recensés avant qu'un seul ne soit!
Donnons le bénéfice du doute à l’auteur. Puisque le psaume 138-139 s’insère dans une tradition spirituelle éminemment respectée, il n’est pas mal d’être fier de soi. Dire : « Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis.» ne doit pas nous être odieux pas plus que l’action de grâces de la Vierge dans son Magnificat. Elle dit en effet : Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon sauveur, Il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse, le Puissant fit pour moi des merveilles, saint est son nom!
Il faut s’aimer soi-même et comprendre comment le faire. Le second commandement proclame : Aime ton prochain comme toi-même! Une étape essentielle de la maturité consiste dans le fait de s’accepter, de discerner sa vocation et d’inventorier les raisons de s’aimer soi-même. Ce que la Bible ajoute de spécial à cette espèce d«orgueil», c’est de chanter le rôle de Dieu dans ce devenir. Le psaume 138-139 l’exprime de manière naïve et tendre. «C’est toi qui as créé mes reins!» Tout ce que je suis dépend de lui.
Le pharisien de la parabole du pharisien et du publicain n’échappe pas à une critique percutante. Il a dit : Je te rends grâces, mon Dieu de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain. Je jeûne… Nos prières d’action de grâces sont à faire dans l’amour de Dieu et des autres avec l’humilité et la vérité de la Vierge Marie, elle-même à l’école des psaumes.
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