Prière de David : Psaume 144 (143)
Le petit David avait remporté la victoire en combat singulier contre Goliath, le héros philistin. Le psaume 144(143) est une méditation sur cet événement alors que David est devenu roi d’Israël et qu’il doit affronter des ennemis encore plus puissants.
Le psalmiste dit que sous inspiration divine, il a choisi dans une guerre défensive la meilleure méthode, celle des frondes de berger (v. 1). Il a mis sa confiance en Dieu (v. 2) sachant bien que l’être humain est peu de chose (v. 3-4) et que le Dieu unique manifeste son pouvoir dans la nature (v. 5-6) comme dans l’histoire humaine (v. 7). Le péché lui est en horreur surtout celui du blasphème qui nie Dieu en échange d’une foi dans les divinités vides de sens (v. 8). Goliath mettait son espoir de vaincre dans des dieux de mensonge (v. 8) ceux de son peuple (v. 11). David exprime sa confiance par le chant qui est toute sa vie (v. 9). L’épée de Goliath était devenue un trophée de guerre après que David lui eût tranché la tête (v. 10). Dans sa nouvelle entreprise contre des adversaires dangereux, le psalmiste s’en remet au Seigneur (v. 11). Le bonheur du peuple se manifestera par une jeunesse de beaux jeunes gens et jeunes filles, des récoltes débordantes, une sécurité renforcie (v. 12-14). David termine son chant par une acclamation sur la félicité (v. 15). Voici le psaume dans la version de la liturgie des heures :
1 Béni soit le Seigneur, mon rocher!
Il exerce mes mains pour le combat,
Il m’entraîne à la bataille.
2 Il est mon allié, ma forteresse,
ma citadelle, celui qui me libère;
Il est le bouclier qui m’abrite,
Il me donne pouvoir sur mon peuple.
3 Qu’est-ce que l’homme,
Pour que tu le connaisses, Seigneur,
Le fils d’un homme, pour que tu comptes avec lui?
4 L’homme est semblable à un souffle,
Ses jours sont une ombre qui passe.
5 Seigneur, incline les cieux et descends;
Touche les montagnes: qu’elles brûlent!
6 Décoche des éclairs de tous côtés,
Tire des flèches et répands la terreur.
7 Des hauteurs, tends-moi la main, délivre-moi,
Sauve-moi du gouffre des eaux,
De l’emprise d’un peuple étranger:
8 il dit des paroles mensongères,
Sa main est une main parjure.
9 pour toi, je chanterai un chant nouveau,
pour toi, je jouerai sur la harpe à dix cordes,
10 pour toi qui donnes aux rois la victoire
et sauves de l’épée meurtrière David, ton serviteur.
11 Délivre-moi, sauve-moi
de l’emprise d’un peuple étranger:
Il dit des paroles mensongères,
sa main est une main parjure.
12 Que nos fils soient pareils à des plants
bien venus dès leur jeune âge;
Nos filles, pareilles à des colonnes
sculptées pour un palais!
13 Nos greniers, remplis, débordants, regorgeront de biens;
les troupeaux, par milliers, par myriades,
empliront nos campagnes!
14 Nos vassaux nous resteront soumis,
plus de défaites;
plus de brèches dans nos murs,
Plus d’alertes dans nos places!
15 Heureux le peuple ainsi comblé!
Heureux le peuple qui a pour Dieu «Le Seigneur»!
Saint Augustin a proposé une lecture allégorique de cette merveilleuse poésie. David, c’est le Christ et nous membres de son Corps. L’adversaire, c’est le diable qui veut nous détruire en nous suggérant des pensées vaines. La guerre est la lutte intérieure entre la chair et l’esprit.
La vie humaine est une musique sur la harpe à dix cordes que forment les dix commandements. Le chant est harmonieux à la condition que la grâce de l’amour vienne situer notre vie dans la Nouvelle Alliance.
David avait été chercher cinq cailloux pour sa fronde dans le ruisseau. C’est l’image des cinq livres de la loi de Moïse qui font découvrir Dieu et la force de sa miséricorde. Toutes les victoires viennent de là: le ruisseau, c’est le monde où les livres de Moïse demeuraient méconnus. Par la faveur du Christ (David) qui les a tirés de l’obscurité, ils sont devenus révélateurs dans la lumière de l’unique Seigneur.
Le bonheur prend deux formes dans le psaume. Une famille nombreuse, des filles bien faites, des greniers remplis de belles récoltes, la santé et la paix forment un ensemble très attirant. Néanmoins ce bonheur est éphémère. Le vrai bonheur, celui qui est profond et ne trompe pas se décrit en peu de mots dans le dernier verset du psaume: Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu.
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Cantique de David - Dieu maître de tout
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