Un hymne au Dieu très-haut et très aimant : le Psaume 113 (112)
Le psaume 113 (112) est une magnifique prière de louange qui fait partie de la fête de Pâques dans la tradition liturgique des juifs et des chrétiens. Le contraste est apparent entre la première partie du psaume qui exalte Dieu, l’être unique au-dessus de tout, et la deuxième partie qui, en pointant ceux qui sont méprisés dans la société humaine, affirme que Dieu se préoccupe d’eux. Notons que c’est l’itinéraire du Christ dans l’incarnation : Dieu « sa gloire domine les cieux » (v. 4), homme « il retire le pauvre de la cendre » (v. 7). Le psaume annonce déjà le mouvement de Jésus dans sa gloire et son humilité : Il n’a pas usé de son droit d’être traité comme un Dieu, écrivait saint Paul, il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur une croix. (Philippiens 2, 6. 8)
1 Louez, serviteurs du Seigneur,
Louez le nom du Seigneur!
2 Béni soit le nom du Seigneur,
Maintenant et pour les siècles des siècles!
3 Du levant au couchant du soleil,
Loué soit le nom du Seigneur!
4 Le Seigneur domine tous les peuples,
Sa gloire domine les cieux.
5 Qui est semblable au Seigneur notre Dieu?
Lui, il siège là-haut.
6 Mais il abaisse son regard
Vers le ciel et vers la terre.
7 De la poussière il relève le faible,
Il retire le pauvre de la cendre
8 pour qu’il siège parmi les princes,
parmi les princes de son peuple.
9 Il installe en sa maison la femme stérile,
Heureuse mère au milieu de ses fils.
Le psaume reflète la situation du peuple de Dieu à son retour de l’exil à Babylone. Il a réfléchi à la grandeur de Dieu qui dépasse tous les autres êtres, si puissants soient-ils. La communauté des croyants était réduite à rien comme ces misérables qui sont assis dans les dépotoirs aux portes des villes. Ils paraissaient semblables à des femmes stériles qui ne jouissaient d’aucune considération. Puis Dieu est venu de ses hauteurs : Il abaisse son regard (v. 6). Et c’est le bonheur : le pauvre siège parmi les princes, la femme stérile devient mère. (v. 8s).
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a tiré une leçon du dernier verset pour la vie religieuse et la stérilité volontaire qu’entraînent les vœux. Sa soeur va devenir religieuse et elle écrit : « Il faudra vraiment que ma chère petite sœur n’ait plus le désir d’être mère ici-bas, mais elle pourra se réjouir en pensant qu’au ciel "le Seigneur lui donnera la joie de se voir Mère de nombreux enfants" comme le Saint-Esprit l’a promis en chantant par la bouche du Roi-Prophète les paroles que je viens d’écrire. Ces enfants seraient les âmes que son sacrifice bien accepté ferait naître à la vie de la grâce. » Mère Teresa de Calcutta a vécu cette forme de maternité avec les pauvres ici-bas et maintenant elle la vit là-haut.
Article précédent :
Acclamez le Seigneur : le Psaume 99 (100)
|