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Les Psaumes

 

David
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chronique du 19 octobre 2007
 

Le Psaume 110 (109) et l’amour de dilection pour un fils

Enluminure de la Bible d’Orléans

Enluminure de la Bible d’Orléans

Le Psaume 110 (109) est le poème préféré du Nouveau Testament qui le cite plus de vingt fois. Les réalités qu’on y décrit présentent les mots exprimant l’amour de Dieu pour son Fils. Des expressions anciennes comme « siège à ma droite » et « tu es prêtre » par exemple, cachent les liens secrets qui unissent le Père au Messie, appelé aussi le Christ. Voici le psaume dans sa version de la liturgie des heures (bréviaire) :

1 Oracle du Seigneur à mon seigneur :
« Siège à ma droite,
et je ferai de tes ennemis
le marchepied de ton trône. »

2 De Sion, le Seigneur te présente
le sceptre de ta force :
« Domine jusqu’au cœur de l’ennemi. »

3 Le jour où paraît ta puissance,
tu es prince, éblouissant de sainteté :
« Comme la rosée qui naît de l’aurore,
je t’ai engendré. »

4 Le Seigneur l’a juré
dans un serment irrévocable :
« Tu es prêtre à jamais
selon l’ordre du roi Melkisédek. »

5 À ta droite se tient le Seigneur :
il brise les rois au jour de sa colère.
Au torrent il s’abreuve en chemin,
C’est pourquoi il redresse la tête.

     Dans la vie des rois de Jérusalem, un des fils de la famille royale était associé à la fonction de chef du peuple de trois façons. Aux cérémonies  de la cour, il était appelé à s’asseoir à côté de lui, à la droite puisque c’était le côté noble : le roi faisait savoir à tous son amour pour son fils de cette manière. Parce que son fils s’était signalé par sa vaillance dans la défense contre l’ennemi, il lui était donné de jouir d’un privilège : il se joignait aux ministres du culte dans la liturgie du temple : brûler l’encens et diriger la prière de l’assemblée. Enfin, le plus important, l’élu était consacré par une onction. Il était oint par une eau parfumée ou une huile odoriférante qui, depuis la tête, baignait tout son corps. Désormais, il pouvait porter le titre de messie, qui veut dire oint et que l’on rend le plus souvent maintenant par « Christ ». N’oublions pas que ces signes protocolaires ou ces rites sacrés accomplis par le roi sur son fils  correspondaient à la volonté de Dieu. C’est le Seigneur qui les avait inspirés, ils étaient les sacrements de son plan sur lui : en faire le sauveur de son peuple.

     Le destin de Jésus est camouflé derrière ces lignes. Il est l’héritier du roi David, « Fils de David » selon les acclamations des foules. Aussi « Fils de Dieu » disent les premières générations chrétiennes. Oint de l’Esprit-Saint, vainqueur du mal par sa Passion, à la droite du Père dans sa résurrection, consacré prêtre-médiateur dans cette même session auprès du Père.

     Chacun de nous est concerné par ce psaume. « Ayant revêtu le Christ », selon l’expression de saint Paul, nous allons nous asseoir auprès de Dieu à la table de l’eucharistie. Nous nous souvenons de notre victoire contre les forces infernales. Nous revivons toute une histoire personnelle d’intimité avec Dieu qui nous a choisis. Nous partageons avec la communauté les moments d’adoration sacerdotale auxquels nous convie la foi. La rosée qui naît de l’aurore, c’est l’eau du baptême au matin de la vie. L’amour de dilection dont le Seigneur nous entoure a des délicatesses qui sont le lot unique et secret que personne ne peut révéler, sinon celui ou celle qui le reçoit.

Pierre Bougie, PSS

 

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