Nous
étions comme en rêve : le Psaume 126 (125)
Le Psaume 126 (125) est une célébration
de la délivrance. D'abord, la délivrance du peuple
de la Bible qui est sorti de la captivité de Babylone et
aussi la délivrance de l'Église de tous les périls
qui la menacent. Le croyant peut reprendre les paroles de ce magnifique
mémorial de l'action de Dieu dans sa vie lors d'une libération
d'un trouble intérieur. Nous proposons la version du Psaume
telle qu'on la trouve dans la liturgie des heures.
1 Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve!
2 Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie;
alors on disait parmi les nations :
3 « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur!»
nous étions en grande fête!
4 Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
5 Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie :
6 Il s'en va, il s'en va en pleurant,
il jette la semence;
il s'en vient, il s'en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.
Les survivants des camps de concentration
et des fours crématoires hitlériens, dès que
de leur navire ils apercevaient le mont Carmel, entonnaient ce Psaume.
« Nous chantions le Psaume 126 qui semblait écrit
pour cette circonstance, le retour des captifs de Sion vers la Terre
Promise. Les captifs que le Seigneur ramenait enfin libres en Terre
Promise, c'était nous! Le rire qui emplissait la bouche du
psalmiste, voici 2500 ans, était notre rire, et notre langue
chantait son chant! » (André Chouraqui) La valeur
religieuse du Psaume 126 reste cependant, pour le chrétien,
condensée dans la sentence du Seigneur : « Si
le grain de froment ne meurt, il reste seul; si, au contraire, il
meurt, il porte beaucoup de fruits. » Ce sont les mots
de Jésus décrivant sa Passion.Ils font comprendre
en plénitude la parole du psalmiste : « Qui
sème dans les larmes moissonne dans la joie. »
Toute la vie, avec ses épreuves de toutes sortes, est pour
chacun de nous «un temps d'exil» qu'il doit consacrer
aux laborieuses semailles de sa purification dans la pénitence,
et de sa sanctification. Cela est vrai surtout de la période
du Carême qui est un temps concentré, un moment fort
pour le changement du coeur.
Le caractère paroxysmal de
l'Exil et du Retour aura été de contribuer à
faire découvrir le vrai Dieu, car les Hébreux ont
vu que le Seigneur les accompagnait dans l'épreuve pour être
aussi avec eux dans la joie. Notre itinéraire personnel ressemble
beaucoup à cet épisode de l'histoire du peuple d'Israel.
De plus nous sommes appelés à connaître la vie
éternelle, une récolte merveilleuse de joie.
Lires aussi :
Larmes et rires : le Psaume 125 (126)
Article
précédent :
Qui
s'appuie sur le Seigneur : le Psaume 124 (125)
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