Le goût
du risque
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent (Matthieu
4, 20).
Les personnes qui font de l'alpinisme, du saut en
parachute, de la course automobile, ou d'autres loisirs casse-cou
du même genre passent souvent pour des gens un peu fous. Vaut-il
la peine de risquer sa vie aussi inutilement? Le goût du risque
et le désir de se dépasser doivent-ils vraiment aller
aussi loin?
La disparition tragique, de Michel Trudeau,
le fils de l'ancien premier ministre, a ramené sous les projecteurs
le mode de vie dangereux de ceux qu'on appelle les ski bums, ces
skieurs qui s'éclatent sur les grands massifs montagneux,
en dehors des sentiers battus, loin des grandes stations de ski.
Pour les ski bums, le silence de la montagne
constitue un refuge, l'une des dernières zones de liberté
et d'aventure, une frontière sur l'absolu, selon les puristes.
Par ailleurs, en janvier 97, les médias
ont beaucoup parlé de Gerry Roufs, ce skipper montréalais
qui est disparu en mer lors de la course de voiliers sans escale
« Vendée Globe ». Après de longues recherches,
il n'a toujours pas été retrouvé. Il faut être
un peu fou pour aller risquer sa vie dans les grands océans,
sur une petite coquille de noix, pour une simple course.
Dans une entrevue qu'accordait la conjointe
de Gerry Roufs, Michèle Cartier, une femme d'origine québécoise,
celle-ci reconnaissait que ce n'est pas facile d'être la femme
d'un marin et que ceux-ci sont généralement égoïstes,
concentrés qu'ils sont sur leur passion. Mais ça faisait
12 ans qu'elle partageait les difficultés de Gerry en mer
et elle y était un peu habituée. « On n'empêchera
jamais les gens d'aller au bout d'eux-mêmes », disait-elle
(Le Soleil, 22 novembre 1998, Le Droit, 25 janvier 1997).
LIEN: Il fallait que Simon, André, Jacques
et Jean soient un peu fous pour abandonner leur métier, leurs
familles, leur sécurité, et suivre ce drôle
de prophète qui racontait des petites histoires, qui parlait
du Royaume de Dieu et d'amour fraternel, et qui remettait en question
l'ordre établi. Ça ne faisait pas très sérieux.
Il y a des choses tellement plus utiles à faire pour la société.
Mais les premiers disciples n'ont pas pu résister à
cet appel à aller au bout d'eux-mêmes, cet appel à
atteindre, et même à dépasser, les frontières
de l'absolu. C'était plus fort qu'eux.
Le Seigneur lance à notre coeur
ce même appel pressant à le suivre sur le chemin aventureux
de la miséricorde et du don de soi, un chemin qui n'est pas
sans risques, mais qui conduit à la plénitude de la
Vie.
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