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chronique du 11 septembre 2007
 

Retrouvée

Quand il l'a retrouvée, tout joyeux il la prend sur ses épaules (Luc 15, 6).

  
     Je n'avais pas plus de dix ans. Une petite sœur de trois ans manifestait une gêne incroyable chaque fois que des visiteurs s'amenaient à la ferme. Un beau jour d'été, à l'heure du dîner, un oncle de la ville arrive avec toute sa famille. C'est l'excitation, ma mère et ma grand-mère préparent des plats pour les arrivants. Les jeunes que nous étions avaient déjà mangé et la présence des cousins et cousines nous retenait tous dans la cour pour jouer ...

     Après un certain temps, ma mère sort pour appeler la petite dernière au dodo de l'après-midi. Elle n'est pas avec nous, personne ne se rappelle l'avoir vue depuis le repas. On appelle, on cherche, les uns après les autres, tous les membres de la famille se joignent aux recherches. Nous avions dans la cour de la ferme une fontaine profonde qui servait à la fois de réserve d'eau et de chambre froide car une construction s'élevait au-dessus de ce trou dangereux dont nous avions une saine frousse.

     Comme les recherches dans les bâtiments, autour des dépendances, jusque chez la voisine toute proche sont infructueuses, une sorte d'angoisse dont je me rappelle encore commande le silence. Personne ne veut prononcer le mot « fontaine », mais tous y pensent ... La porte de ce cabanon habituellement bien fermée est entrouverte. On cherche des indices, la trace d'un petit pied dans la terre humide ... On n'y voit rien mais on imagine le pire.

     Après ce qui m'a semblé des heures de recherche, un cousin arrive en criant : « Je l'ai trouvée, elle dort sur le siège de la carriole au fond de la remise ».

    Je me souviens des larmes de joie de ma mère, de l'émotion de mon père qui la serrait dans le creux de son épaule et j'ai pris conscience de l'amour que j'éprouvais pour cette petite sœur parfois bien dérangeante. Personne ne lui a plus permis de s'évader, elle nous était tellement précieuse. À partir de ce moment-là, même si nous n'étions que des enfants, un aîné veillait toujours (Souvenirs, MB ).

LIEN : Cette scène fait penser à la détermination de Dieu pour retrouver celui et celle qui se cachent de son amour. Jésus nous dit dans les paraboles d'aujourd'hui que notre Père est inlassablement à la recherche de son enfant qui se perd. Comme dans l'évangile, cet incident raconté laisse voir la joie de RETROUVER. Si l'enfant fait fondre de tendresse le cœur de ses parents quand il réapparaît sain et sauf, combien notre Père doit se réjouir de retrouver le pécheur qui revient à Lui. De même, je vous le dis: Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit (Luc 15, 10).

 

Chronique précédente :
La mort et le kamikaze