Parfois
il suffit d'une invitation
Maître, nous avons peiné toute la
nuit sans rien prendre; mais sur ton ordre, je vais jeter les filets
» (Lc 5, 5).
Kathleen Cahalan raconte avec émotion son Noël 1989.
« J'ai eu un merveilleux Noël l'année dernière.
Ma mère a annoncé à notre famille qu'elle avait
décidé d'entrer dans l'Église catholique. Après
35 ans de mariage à un catholique, après avoir élevé
3 filles catholiques et avoir travaillé pour payer leurs
études à l'école catholique.
Pourquoi, après tant d'années,
maman a-t-elle décidé de se joindre à nous?
C'est simple, quelqu'un l'a invitée ...
Elle nous a raconté qu'elle avait
décidé de se faire catholique avant de marier notre
père. Elle était méthodiste et ses parents
n'étaient pas du tout heureux de la voir épouser un
catholique. Malgré tout, elle a rencontré un prêtre
dans la paroisse où elle allait résider après
son mariage. Elle entreprit de suivre les six séances de
formation pour entrer dans l'Église. La deuxième semaine
le prêtre n'était pas là, la troisième
semaine non plus. Elle apprit plus tard qu'il avait été
arrêté pour ivresse au volant et qu'il avait laissé
la prêtrise.
Elle ne s'est pas découragée.
Elle alla rencontrer un autre prêtre qui, lui, s'est employé
à condamner la tradition dans laquelle elle avait été
élevée, les croyances et la pratique de ses parents,
de sa famille. Elle n'est jamais retournée. Cet automne,
le curé de la paroisse où mes parents vivent depuis
20 ans, écrivit personnellement aux conjoints non-catholiques
des couples mixtes de sa paroisse pour les inviter à une
rencontre sur « l'Initiation aux rites catholiques pour adultes
». Ce Samedi saint, elle fera officiellement son entrée
dans l'Église catholique comme membre à part entière.
Ce sera une merveilleuse fête de Pâques pour toute la
famille. Parfois, il suffit d'une simple invitation » (U.S.
Catholic, avril 90).
LIEN: Le mystère et l'urgence d'un appel qui vient du Seigneur
sont présents à la fois dans le récit de Luc
et celui de madame Cahalan, peu importe les échecs des tentatives
passées. Jésus enseigne et appelle Simon et les disciples;
aujourd'hui il enseigne et appelle par la voix de l'Église.
Son appel dépasse toutes les limites des hommes. Les prêtres-catéchètes
dans la vie de la convertie sont passés à côté
de « l'inspiration », comme Simon a passé toute
la nuit à côté du banc de poissons. Il est bien
évident que nous passons aussi « à côté
» de ce que nous cherchons: des communautés unies,
priantes, joyeuses qui prennent soin de leurs pauvres, de leurs
« blessés de la vie », qui témoignent
de vibrante façon et préparent une relève jeune,
dynamique, engagée. Si nous permettons à la Parole
de Dieu de nous montrer, comme à Simon, nos limites, si nous
acceptons de jeter le filet là où nous ne l'aurions
pas fait nous-mêmes, la barque de notre Église connaîtra
le vrai miracle des coeurs qui acceptent le défi de la foi
vivante et agissante pour suivre Jésus.
Chronique
précédente :
Face à l'échec
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