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chronique du 28 novembre 2006
 

Survivre au Messie

Alors on verra le Fils de l'homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire (Luc 21, 27).

Un juif pieux revient de la synagogue et dit à sa femme :

     « Il paraît que le Messie peut venir d'un jour à l'autre et qu'il va nous emmener tous en Israël ».

     Sa femme devient hystérique.

     « Quoi! Ça serait terrible. Il a fallu des années avant que nous puissions déménager ici et acheter la maison que nous désirions. Nous avons dépensé une fortune pour la restaurer. Nous menons une vie intéressante. Je ne veux pas que le Messie nous emmène ailleurs! »

     Et le mari rassure son épouse : « Arrête de t'en faire. Nous avons survécu au pharaon, nous avons survécu aux Assyriens. Avec l'aide de Dieu, nous devrions survivre aussi au Messie » (Tiré d'un livre sur l'humour juif).

LIEN: La venue du Messie s'annonce en même temps comme un réconfort et une menace. Une menace si nos cœurs se sont alourdis et que nous nous sommes installés. Un réconfort et une espérance si nous restons éveillés à cette part de nous-mêmes qui crie pour la justice, la paix et le bonheur et qui ne sera jamais satisfaite de tout ce qui prétend la combler. « Restez éveillés et priez en tout temps ». « Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche ».


* * * * *

     « Le plus merveilleux fondement de l'espérance, c'est que d'autres ont besoin de moi et que je ne peux me passer ni de leur aide ni de leur besoin, car c'est le fait qu'ils aient besoin de moi qui me les rend précieux. Pour le croyant c'est la même chose avec, par instants, l'explosion dans l'illimité » (Abbé Pierre).

     L'Avent nous est donné pour apprendre, non pas à maîtriser le temps, mais à entrer dans le temps de Dieu. Ces quatre premières semaines de l'année liturgique nous indiquent que le temps n'est pas une réalité à dompter, mais un cadeau à chérir. Nos vies sont marquées par la finitude, nous le savons tous, alors pourquoi en éparpiller les jours, les semaines, les mois comme une richesse que nous jetons par les fenêtres? L'Avent est là pour apprendre la sainteté d'une attente patiente. L'homme et la femme de foi savent que le temps n'est pas une réalité statique, mais une réalité progressive, toujours en mouvement vers sa plénitude, le règne de Dieu. Le théologien Karl Rahner disait que nous sommes « un peuple d'Avent », un peuple qui vit fidèle à un évangile de justice et de réconciliation et qui attend le Christ qui vient.

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