Le pain
de l'unité
Prenez, ceci est mon corps... Ceci est mon sang (Marc
14, 22.24)
Un missionnaire dans un village du sud du Honduras partageait le
quotidien d'une population très pauvre. Les enfants de la
région souffraient de malnutrition et les mamans cherchaient
désespérément un moyen de leur assurer la vie.
Au Tiers-Monde, la solidarité et la mise en commun des ressources
sont la richesse de base. Les mères se sont regroupées
et ont demandé qu'on les aide à faire du pain. Autour
de ce désir de pain commence une aventure de solidarité
entre Honduriens et Québécois.
Des gens d'ici, sensibilisés
à ce besoin par le missionnaire, contribuent au départ
d'une boulangerie communautaire. Quelques centaines de dollars et
s'élève une construction en rondins de bois, on y
place des tables sur un plancher de terre battue et on construit
un four juste à côté. Puis, une organisation
de soutien missionnaire s'engage à fournir la farine et le
lait pour fabriquer le pain. Les « petits pains » ont
d'abord nourri les enfants et les aînés du village.
Les mamans font le pain, des handicapés font le feu, surveillent
la cuisson, ensachent les pains. Chacun est mieux nourri, les handicapés
ont un travail, leur goût de vivre retrouvé parce qu'ils
sont utiles. Le pain est offert à tous. Ceux qui peuvent
le payer permettent de faire tourner ce qui est devenu maintenant
une entreprise communautaire dans des locaux plus convenables.
LIEN: Le pain a transformé la vie de cette communauté
de plus de 6 000 personnes. Il a nourri et rassemblé, il
a redonné de la saveur à la vie. Il a été
espérance et motivation, il a de plus été lien
de fraternité et d'amitié entre des gens d'ici et
des gens du Honduras.
Ce n'est qu'un peu de pain,
du pain sec
comme en mangent les pauvres.
C'est du pain des jours de faim,
du pain des jours sans argent,
quand il n'y a plus rien d'autre à manger
et que l'armoire est vide.
Ce pain, autrefois,
était dispersé dans les champs de blé,
dans la campagne.
Nous avons moissonné le blé,
nous l'avons moulu en farine,
nous l'avons pétri en pâte
pour en faire un seul pain.
De même, mon Dieu,
rassemble-nous de partout,
pétris-nous ensemble
pour faire de nous un seul Peuple.
(J. Debruynne, Eucharistie, p. 105).
Chronique
précédente :
Le vieux moine
|