J'abandonne!
Une missionnaire était malade
depuis huit ans, et elle ne pouvait pas comprendre pourquoi Dieu
la laissait souffrir ainsi. Chaque jour, elle priait Dieu de lui
redonner la santé afin qu'elle puisse reprendre son travail
de missionnaire. Mais, ses prières restaient toujours sans
réponse. Un jour, au bord du désespoir, elle cria
vers Dieu : « D'accord, j'abandonne. Si tu veux que je sois
invalide, c'est ton affaire ». Deux semaines plus tard, elle
était complètement guérie (Mark Link, Years
A, B, C, Séries I, p. 27).
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LIEN: Ce fait vécu n'est pas une recette pour obtenir une
guérison, ni une explication de l'origine de la souffrance.
Elle reprend plutôt la parole de Jésus contenue dans
le texte d'aujourd'hui: pour porter du fruit, nous devons renoncer
à notre propre volonté et accepter celle de Dieu.
Concrètement, mourir à notre volonté peut vouloir
dire d'être prêt à renoncer à notre fierté
pour reconnaître nos faiblesses, pour demander de l'aide,
pour pardonner à ceux qui nous ont fait mal.
Philippe et Ernest
Alors que l'hiver agonisait sous le
soleil du printemps, le petit Philippe assistait à la mort
lente et cruelle d'Ernest, son bonhomme de neige, qui partait en
vapeur, comme l'âme d'un saint montant vers Dieu.
Les larmes aux yeux, Philippe s'en
voulait d'avoir confectionné Ernest et de s'être attaché
à lui. Il savait bien pourtant que le printemps finirait
par arriver et qu'il briserait leur amitié. Mais dès
la première neige, il s'était laissé prendre
et, sortant de vieux boutons et un foulard troué, il avait,
avec patience et minutie, donné vie à Ernest.
Tous les jours de l'hiver, Philippe
allait voir son ami, il s'amusait près de lui, il lui confiait
ses secrets.
Maintenant, tout était fini.
Insensiblement, des liens se créent; sensiblement, ils se
brisent. « On ne m'y prendra plus, jura Philippe, je ne ferai
plus jamais de bonhomme de neige! ». Puis, se penchant, il
prit le foulard et les boutons, et les rangea soigneusement... pour
l'hiver prochain.
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LIEN: La vie est faite de brisures, de ruptures, de départs,
de séparations qui nous déchirent et nous font mal.
Mais l'évangile du grain de blé nous rappelle que
le risque d'être blessé et de perdre est le prix de
l'amour. C'est en se donnant aux autres qu'on peut être comblé,
c'est en allant au bout de soi-même qu'on peut apprendre et
grandir, c'est en mourant qu'on peut renaître à la
vie nouvelle.
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Aimer le fils
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