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chronique du 6 septembre 2005
 

Le pardon, libérateur de... celui qui pardonne!

Pardonne à ton prochain le tort qu'il t'a fait; alors, à ta prière, tes péchés seront remis (Siracide 28, 2).
Saisi de pitié, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit toute sa dette (Matthieu 18, 27).


     • Un ex-détenu d'un camp de concentration nazi rendait visite à un ami qui avait partagé l'épreuve avec lui.
     «As-tu pardonné aux nazis?
     Oui.
     Mais moi, je ne l'ai pas fait. Je suis encore rongé par la haine envers eux.
     En ce cas, dit gentiment son ami, ils te détiennent encore dans leur prison.»
                                                                            (A. De Mello, Histoires d'humour et de sagesse, p. 128)


     • Dans une scène du film Kandahar, qui raconte les horreurs vécues par le peuple Afgan, un père Taliban se trouve face à un bandit qui prend d'assaut sa famille pour voler ses biens. Cet homme dit simplement au voleur : «Je te bénis quand même! Je vais réciter le Coran pour les tiens et tes parents défunts; et je te souhaite une bonne santé!»


LIEN: L'humanité peut-elle continuer de vivre dans cette violence nourrie par les rancunes, les provocations et les vengeances? Pour éviter de passer à côté du message de Jésus, il faut d'abord porter notre regard sur notre propre vie, comme nous y invite la parabole. Il y a une façon de casser cette violence qui envahit l'être humain à la suite d'une offense : c'est le pardon. Un pardon qui se fait libération, délivrance et re-création.

     Cette histoire de la remise, par le maître, de la dette énorme du serviteur fait porter notre regard sur l'infinie bonté de Dieu toujours prêt à pardonner. Le pardon mutuel se fonde d'abord et avant tout sur le fait que nous sommes nous-mêmes bénéficiaires de la miséricorde de Dieu. Comment pourrions-nous espérer le pardon de Dieu, si nous le refusons à nos frères et sœurs?


L'acte le plus puissant
     Ceux qui pardonnent sont les guérisseurs de l'humanité. Plutôt que de ressasser l'offense ou le dommage, plutôt que de rêver de revanche ou de vengeance, ils arrêtent le mal à eux-mêmes. Ils en épuisent le venin. Alors qu'ils pourraient garder le poing serré, ils ouvrent des mains généreuses. Au creuset de leur coeur, la souffrance et la rancune finissent par être submergées par la bonté.

    Pardonner... c'est l'acte le plus puissant qu'il soit donné aux hommes d'accomplir. L'événement qui aurait pu faire grandir la brutalité dans le monde sert à la croissance de l'amour. Les êtres blessés qui pardonnent transforment leur propre blessure. Ils guérissent - là où ils sont - la plaie qui défigure le visage de l'humanité depuis ses origines: la violence. L'homme qui pardonne ressemble à Jésus. L'homme qui pardonne rend Dieu présent ( G. Bessière, Dieu si proche, pp. 148-149).

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La tradition