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chronique du 21 juin 2005
 

Règlement compte

« Quiconque donnera à boire à l'un de ces petits rien qu'un verre d'eau fraîche... il ne perdra pas sa récompense » (Matthieu 10, 42).

 

Lorsque je travaillais comme animateur de radio à Columbus, Ohio, j'avais l'habitude d'arrêter à l'hôpital universitaire ou à l'hôpital Grant en rentrant chez moi. Je déambulais dans les corridors et entrais dans une des chambres; je parlais aux malades ou je leur lisais les Saintes Écritures. C'était une façon d'oublier mes propres problèmes et d'être reconnaissant envers Dieu de m'avoir accordé la santé. Ces actions comptaient beaucoup dans la vie des personnes que je visitais et une fois, cela m'a littéralement sauvé la vie.

     J'étais très controversé dans le milieu de la radio. J'avais offensé quelqu'un dans un de mes éditoriaux portant sur un promoteur qui invitait des artistes dans la ville, artistes qui n'étaient pas les membres originaux d'un groupe fort populaire. La personne que j'avais dénoncée avait littéralement mis ma tête à prix!

     Un soir, je rentrais à la maison après avoir terminé mon travail dans un club de nuit où j'étais maître de cérémonie. Comme je me préparais à ouvrir ma porte, un homme sortit de l'ombre, sur le côté de ma maison, et me demanda : « Êtes-vous Les Brown? »

     Je lui répondis : « Oui, monsieur ».

     Il dit : « Je dois vous parler. On m'a payé pour vous abattre ».

     « Moi? Pourquoi? », demandai-je.

     Il me dit : « Bien, il y a un promoteur qui est très contrarié à cause de l'argent que vous lui avez fait perdre en disant que le groupe invité en ville n'était pas le véritable groupe ».

     « Allez-vous me faire quelque chose? », demandai-je.

     Il me répondit : « Non ». Je ne voulais pas lui demander pourquoi parce que je ne voulais pas qu'il change d'idée! J'étais simplement soulagé!

     Il poursuivit : « Ma mère était à l'hôpital Grant et elle m'avait écrit qu'un jour vous étiez venu et vous vous étiez assis avec elle pour lui parler et lui lire les Saintes Écritures. Elle fut si touchée qu'un animateur de la radio matinale, qui ne la connaissait pas, soit venu et ait fait un tel geste qu'elle me l'écrivit quand j'étais au pénitencier de l'Ohio. Cela m'avait impressionné et j'ai toujours voulu vous rencontrer. Lorsque j'ai entendu dire que quelqu'un voulait vous abattre, poursuivit-il, j'ai accepté le contrat, puis je leur ai dit de vous laisser tranquille » (Les Brown, Bouillon de poulet pour l'âme, II, p. 80-81)

LIEN : Cet homme a failli perdre la vie pour avoir dénoncé une fourberie. Et, de fait, n'eût été de son geste à l'égard de la dame hospitalisée, il serait mort. Le peu de chose qu'il a su apporter, au nom de Dieu, à cette personne malade fut d'un grand prix non seulement aux yeux de cette dernière, mais aussi à ceux de son fils emprisonné et, vraisemblablement, à ceux de Dieu lui-même, car ce geste lui sauva la vie. En prison, le fils de la dame malade a su reconnaître dans la personne de l'animateur de radio un témoin de la bonté de Dieu et, pour cette raison, voulut lui montrer sa reconnaissance. C'est peut-être en ce sens qu'il faut comprendre la parole de Jésus promettant une récompense à celui qui, en son nom, pose un geste de bonté envers un petit. N'est-ce pas ainsi qu'on devient vraiment disciple du Christ?

Chronique précédente :
In memoriam