L'athée
et le croyant
tParce que tu m'as vu, tu crois (Jean
20, 29).
Un homme avait décidé qu'il
ne croyait plus en Dieu. Il rencontre un croyant à l'allure
calme et sereine. Dans le but de le provoquer, le prétendu
athée lui lance les propos suivants : « Ton Dieu est
une pure invention de l'esprit. Toute ma vie, j'ai demandé
à Dieu d'exaucer mes demandes; qu'il m'aide à réaliser
mes rêves, mes ambitions. Jamais il ne m'a donné ce
que je lui ai demandé. J'ai eu plein de malchances dans la
vie. Ma compagnie a fait faillite. Ma femme m'a laissé. Mes
enfants ne me parlent plus. Je suis atteint d'un cancer incurable.
Je fais de l'angoisse, de l'hypertension, je ne dors plus et j'en
passe...! Si tu vivais ce que je vis, tu ne serais pas si calme
et tu cesserais de croire, toi aussi... ».
Et l'autre
de répondre : « Savez-vous, mon cher monsieur, je vis
les mêmes choses que vous et peut-être pire. J'ai même
un fils qui s'est tué dans un accident d'automobile. J'aurais
toutes les raisons du monde d'abandonner ma foi. Pourquoi je crois?
C'est simple : au lieu de demander à Dieu ce que je désire,
je lui demande ce que Lui désire pour moi. Ce que j'ai découvert,
c'est que Dieu veut que sa paix soit en moi, malgré toutes
les épreuves que je vis. Depuis que je lui demande ce qu'il
veut pour moi, une paix étrange m'a envahi et c'est de là
que vient le calme dont vous parlez ».
LIEN : Thomas est loin d'être un personnage
qui nous est étranger: il est un proche, un familier, quelqu'un
en qui nous nous reconnaissons facilement. Nous aussi, nous avons
tendance à ne pas croire en la présence de Dieu, à
moins que les signes ne soient évidents, immédiats
et concrets... Thomas a besoin de voir pour croire. Il cherche des
signes tangibles, extérieurs.
Or, les plus
grands signes de la présence du Seigneur viennent de l'intérieur
: il veut que sa paix soit en nous. Il fait ce souhait à
plusieurs reprises dans l'évangile d'aujourd'hui. C'est peut-être
ce qui fait la différence entre le croyant et l'incroyant.
Le croyant
a l'humilité de s'abandonner au vrai désir de Dieu
et il comprend que sa présence se manifeste surtout à
l'intérieur de lui-même, au niveau du cur. On
peut dire que lui aussi, tout comme Thomas, a besoin de voir pour
croire, mais la différence vient de ce qu'il voit l'agir
de Dieu d'abord à l'intérieur de lui-même.
* * * * *
Le reflet
de Dieu
Heureux ceux qui croient sans avoir vu
(Jean 20, 29).
Un homme marchait le long d'un rivage, le
matin de Pâques. Pendant sa marche, il a rencontré
un vieux pêcheur. Les deux hommes ont parlé de choses
et d'autres. Puis, au fil de la conversation, le sujet est tombé
sur la fête de Pâques. L'homme fut impressionné
de voir la grande foi du pêcheur.
« Comment
savez-vous que Jésus est vraiment ressuscité? »
lui a-t-il demandé.
Le vieux pêcheur
lui a répondu : « Quand je suis au large, je ne vois
pas le soleil se lever, mais je vois son reflet sur les maisons
du rivage ».
« C'est
la même chose pour le Christ. Lui-même je ne l'ai jamais
vu, mais je vois le reflet de sa Lumière sur le visage de
mes frères et de mes soeurs et dans ma propre vie »
(Anthony Castle, A Treasury of Quips, Quotes and Anecdotes,
p. 571).
LIEN : Il est difficile d'en vouloir à
Thomas de ne pas croire à la nouvelle que lui annoncent les
autres disciples. La résurrection est quelque chose de tellement
incroyable. Aujourd'hui encore, dans un monde où règnent
la violence et le cynisme, il n'est pas facile de croire que la
Vie soit plus forte que la mort. Mais, même si nous ne pouvons
pas le voir lui-même, Jésus Ressuscité nous
fait «signe» de multiples façons, par les personnes
qui nous entourent, par sa Parole, par l'Église et les sacrements,
par toute la Création. Puissions-nous reconnaître le
reflet de sa Lumière sur le rivage de nos journées.
Le soleil existe,
même si le ciel est couvert de nuages.
C'est même
la lumière du soleil qui permet de voir qu'il y a des nuages.
Chronique
précédente :
Les deux amis
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