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chronique du 15 février 2005
 

Napoléon et le marchand de fourrures

Relevez-vous, soyez sans crainte (Matthieu 17, 7)
 
Pendant l'invasion de la Russie, Napoléon et ses troupes combattaient dans une petite ville isolée par l'interminable hiver de la plaine de Russie. Se retrouvant accidentellement séparé de ses soldats, Napoléon fut reconnu par un groupe de soldats cosaques qui se précipitèrent pour le faire prisonnier. Courant, à bout de souffle, Napoléon entra dans la boutique d'un marchand de fourrures en suppliant : « Sauvez-moi, sauvez-moi, où puis-je me cacher? »

    « Vite, dit le marchand, venez sous ce tas de fourrures dans le coin ». Et il recouvrit Napoléon de plusieurs épaisseurs de peaux.

     Les soldats russes firent irruption dans le magasin en exigeant : « Remettez-le nous, nous l'avons vu entrer ici ». Le marchand eut beau protester, son magasin fut pillé, des soldats enfoncèrent leurs épées dans le tas de fourrures. Ne trouvant Napoléon nulle part, ils abandonnèrent leurs fouilles.

     Après quelque temps Napoléon osa s'extirper de dessous les fourrures, juste au moment où ses gardes arrivaient. S'adressant à Napoléon le marchand demanda avec beaucoup de révérence comment il s'était senti sous les fourrures, sachant qu'à tout moment il pouvait être trouvé ou transpercé. Napoléon prit son air hautain et indigné et dit : « Comment pouvez-vous me poser une telle question, à moi, l'empereur! Gardes, emparez-vous de cet homme, sortez-le dehors pour l'exécuter, je donnerai moi-même le commandement ». Le pauvre marchand fut traîné à l'extérieur pieds et mains liés, on l'adossa au mur et un soldat lui mit un bandeau sur les yeux. Il ne voyait rien mais il entendait le mouvement des soldats, le bruit des fusils qu'on prépare. Le vent dérangeait ses vêtements et glaçait son corps. Ses jambes tremblaient de façon incontrôlable. Il entendit Napoléon crier : « Prêts ... en joue ». À ce moment, conscient qu'il n'en avait plus que pour quelques secondes, il fut envahi d'une sensation jusque-là inconnue et les larmes coulaient de ses yeux, intarissables.

     Le silence se prolongeait ... le marchand entendit des pas qui s'approchaient, quelqu'un retira le bandeau. Ouvrant les yeux il rencontra ceux de Napoléon qui lui dit doucement : « Maintenant vous savez ». (Steve Andrea).

LIEN : Faire une expérience de rencontre du Christ ressuscité c'est parfois vivre une prise de conscience unique, personnelle, jusqu'à la limite du supportable. Ce fut le cas de Paul quand il fut renversé par l'éclatante lumière du Christ ressuscité qu'il rencontra sur le chemin de Damas.

     Quand le Ressuscité entre dans nos vies, il fait tomber le bandeau de nos peurs et nous relève. Il nous transfigure et dans notre coeur il vient dire : « Maintenant, tu sais ».
 

* * * * *

Le petit garçon


Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes… (Matthieu 17, 4).
 
Un petit garçon regardait une étoile
     Et se mit à pleurer.
     Et l'étoile dit : « Garçon, pourquoi pleures-tu? »
     Et le garçon dit : « Tu es si loin, je ne pourrai jamais te toucher ».
     Et l'étoile répondit : « Si je n'étais pas déjà dans ton cœur, tu ne pourrais me voir » (John Magliola).

LIEN : Nous cherchons à capter le bonheur, à saisir et fixer les instants de grâce pour ne plus les perdre. Le Seigneur ne nous invite pas à nous installer. Au contraire, en habitant notre cœur, il nous pousse à transfigurer le quotidien et il nous emmène avec lui sur la montagne

Chronique précédente :
La vieille dame