Napoléon
et le marchand de fourrures
Relevez-vous, soyez sans crainte (Matthieu 17, 7)
Pendant l'invasion de la Russie, Napoléon et ses troupes
combattaient dans une petite ville isolée par l'interminable
hiver de la plaine de Russie. Se retrouvant accidentellement séparé
de ses soldats, Napoléon fut reconnu par un groupe de soldats
cosaques qui se précipitèrent pour le faire prisonnier.
Courant, à bout de souffle, Napoléon entra dans la
boutique d'un marchand de fourrures en suppliant : « Sauvez-moi,
sauvez-moi, où puis-je me cacher? »
« Vite, dit le marchand, venez sous
ce tas de fourrures dans le coin ». Et il recouvrit Napoléon
de plusieurs épaisseurs de peaux.
Les soldats russes firent irruption
dans le magasin en exigeant : « Remettez-le nous, nous l'avons
vu entrer ici ». Le marchand eut beau protester, son magasin
fut pillé, des soldats enfoncèrent leurs épées
dans le tas de fourrures. Ne trouvant Napoléon nulle part,
ils abandonnèrent leurs fouilles.
Après quelque temps Napoléon
osa s'extirper de dessous les fourrures, juste au moment où
ses gardes arrivaient. S'adressant à Napoléon le marchand
demanda avec beaucoup de révérence comment il s'était
senti sous les fourrures, sachant qu'à tout moment il pouvait
être trouvé ou transpercé. Napoléon prit
son air hautain et indigné et dit : « Comment pouvez-vous
me poser une telle question, à moi, l'empereur! Gardes, emparez-vous
de cet homme, sortez-le dehors pour l'exécuter, je donnerai
moi-même le commandement ». Le pauvre marchand fut traîné
à l'extérieur pieds et mains liés, on l'adossa
au mur et un soldat lui mit un bandeau sur les yeux. Il ne voyait
rien mais il entendait le mouvement des soldats, le bruit des fusils
qu'on prépare. Le vent dérangeait ses vêtements
et glaçait son corps. Ses jambes tremblaient de façon
incontrôlable. Il entendit Napoléon crier : «
Prêts ... en joue ». À ce moment, conscient qu'il
n'en avait plus que pour quelques secondes, il fut envahi d'une
sensation jusque-là inconnue et les larmes coulaient de ses
yeux, intarissables.
Le silence se prolongeait ... le
marchand entendit des pas qui s'approchaient, quelqu'un retira le
bandeau. Ouvrant les yeux il rencontra ceux de Napoléon qui
lui dit doucement : « Maintenant vous savez ». (Steve
Andrea).
LIEN : Faire une expérience de rencontre du Christ ressuscité
c'est parfois vivre une prise de conscience unique, personnelle,
jusqu'à la limite du supportable. Ce fut le cas de Paul quand
il fut renversé par l'éclatante lumière du
Christ ressuscité qu'il rencontra sur le chemin de Damas.
Quand le Ressuscité entre
dans nos vies, il fait tomber le bandeau de nos peurs et nous relève.
Il nous transfigure et dans notre coeur il vient dire : «
Maintenant, tu sais ».
* * * * *
Le petit
garçon
Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je vais
dresser ici trois tentes
(Matthieu 17, 4).
Un petit garçon regardait une étoile
Et se mit à pleurer.
Et l'étoile dit : « Garçon,
pourquoi pleures-tu? »
Et le garçon dit : «
Tu es si loin, je ne pourrai jamais te toucher ».
Et l'étoile répondit
: « Si je n'étais pas déjà dans ton cur,
tu ne pourrais me voir » (John Magliola).
LIEN : Nous cherchons à capter le bonheur, à saisir
et fixer les instants de grâce pour ne plus les perdre. Le
Seigneur ne nous invite pas à nous installer. Au contraire,
en habitant notre cur, il nous pousse à transfigurer
le quotidien et il nous emmène avec lui sur la montagne
Chronique
précédente :
La vieille dame
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