INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Célébrer la Parole

 

orant

Imprimer

21e dimanche ordinaire C - 21 août 2016
 

Une histoire de portes

La Porte étroite, comme ici à la basilique de la Nativité à Bethleem rappelle la difficulté de croire.

La Porte étroite, comme ici à la basilique de la Nativité à Bethleem.

 

 

Le rejet des Juifs et l'appel des païens : Luc 13, 22-30
Autres lectures : Isaïe 66, 18-21; Psaume 116(117); Hébreux 12, 5-7.11-13

 

Dans sa marche vers Jérusalem, Jésus passait par les villes et les villages (Luc 13, 22). Oui, le Jésus de Luc est un marcheur. Sous sa plume, il en sera question plus de quatre-vingts fois. Luc sait ce que c’est que de parcourir des kilomètres à pied lui qui a accompagné Paul, grand marcheur devant l’Éternel! Si Jésus s’arrête le long du chemin, c’est pour enseigner ou pour répondre à des gens qui le rejoignent. Pour ce faire, il aura souvent recours à des images ou à de petites paraboles. Nous retiendrons, dans la péricope proposée, l’image bien connue, mais toujours énigmatique, de la porte étroite.

La Question!

     Quelqu’un lui demanda : n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés? (Luc 13, 33)Question brûlante d’actualité. Question existentielle qui nous concerne mais qui concerne aussi tous ceux et celles que l’on a chéris sur cette terre. Les reverrons-nous? Jésus ne répondra jamais directement à cette interrogation. Pour lui, le nombre des sauvés lui apparaît comme hors d’ordre. Même si les gens veulent être sécurisés, Jésus préfère leur répondre par une exigence bien concrète : efforcez-vous d’entrer par la porte étroite (v. 24).

La porte de la miséricorde

     Que de commentaires rédigés à propos de cette fameuse porte! Pour les concitoyens de Jésus ils pensent peut-être que ce dernier fait allusion à ce petit portillon que les gardes laissaient ouvert alors que les grandes portes de la ville étaient fermées pour la nuit. Cet endroit restreint accueillait les retardataires ou les imprévoyants. Quoi qu’il en soit, nous pourrions dire que c’était un lieu d’attente, un lieu pour se faire pardonner. Nous sommes dans l’année du Jubilé de la Miséricorde qui marque le 50e anniversaire de Vatican II. À cette occasion la Porte Sainte de Saint-Pierre de Rome a été ouverte et ensuite toutes les Portes Saintes des basiliques et des cathédrales, dont celle de Québec. Le Pape François a voulu que ce rappel historique soit sous le signe de la Miséricorde. Belle occasion de nous tenir prêts quand s’ouvrira pour nous la Porte de l’Amour et du Pardon.

La porte ouverte

     Parce que Jésus parlait avec les mots et les images de son époque, les gens des bourgs situés sur son parcours saisissaient son enseignement. Ils ont sûrement compris que ce prédicateur les pressait d’accéder à la foi. Qu’il voulait les avertir qu’une porte s’ouvrait pour eux et qu’un refus de leur part ouvrirait toute grande la porte aux païens. En effet, ces fils d’Abraham, issus de la race des prophètes, risquaient d’être devancés par tous ceux-là venus de l’orient et de l’occident, du nord et du midi (v. 29). Mais, hélas, il sera trop tard (v. 24).

La mystérieuse porte

     Pour nous, qui lisons ces lignes, cette parabole de la porte étroite qui s’ouvre et qui se ferme demeure encore plus mystérieuse. Comment l’interpréter pour aujourd’hui? L’intention du Maître consiste à nous offrir un programme de vie, une marche à suivre, une piste de recherche. Rien de définitif. Tant que nous sommes ici-bas, tout se poursuit, tout reste à faire et souvent tout est à recommencer. Cela dépend de nos expériences de vie, des épreuves rencontrées, des illuminations offertes gratuitement, des instants de grâce qui ensoleillent nos matins ou nos nuits. Il s’agit de faire en sorte que le maître de maison nous reconnaisse comme ayant mangé à la table du Pain et du Vin : Nous avons mangé et bu en ta présence (v. 26).

La porte de la vie

     Un jour la porte de la vie se refermera. Nous signerons à jamais la dernière page de notre livre de vie. Alors ce sera la claire vision, (2 Co 5, 7) le face à face décisif. Jésus ne veut pas que nous soyons obsédés par ce moment inéluctable. Il le garde en sa mémoire. D’ailleurs, il est venu nous révéler combien le cœur de Dieu est lent à la colère et plein d’amour (Ps 86, 15). Il a payé le gros prix pour nous transmettre son message : la mort sur une croix et la promesse de nous ressusciter aux derniers jours (Jn 6, 39).

La porte du bercail

     Si, dans la parabole, le maître de la maison se présente sous une image dure et sévère, combien d’autres images sont douces et bucoliques. Prenons celle où Jésus emprunte la figure du Bon Berger affirmant qu’il est la porte des brebis (Jn 10, 9) et que tous ceux qui entreront par elles seront sauvés. Un Berger qui permet aux brebis de son troupeau d’aller trouver pâture et repos sur des prés d’herbes fraîches (Ps 22, 2). Et cela jusqu’au jour où les portes de la Bergerie éternelle s’ouvriront à jamais.

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source : Le Feuillet biblique, no 2495. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

Chronique précédente :
Responsable de mon baptême