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14e dimanche ordinaire A - 6 juillet 2014

 

Quelle joie pour les tout-petits!

 

Hymne d'action de grâce : Matthieu 11, 25-30
Autres lectures : Zacharie 9, 9-10; Psaume 144(145); Romains 8, 9.11-13

 

Si le contexte de l’évangile de ce dimanche nous avait été donné, il nous aurait aidés à mieux saisir ce que la liturgie nous offre aujourd’hui. Cela fait souvent défaut et nous le déplorons. Cependant, si nous nous donnons la peine, justement, de lire le début de la péricope précédente où Matthieu nomme les villes qui ont refusé d’accueillir l’enseignement de Jésus : Malheur à toi, Chorazeïn! Malheur à toi, Bethsaïde! (Matthieu 11, 21), ces quelques précisions nous aideront à comprendre le sens de la magnifique prière que Jésus adresse à son Père en faveur des tout-petits.

Les tout-petits

     Jésus adressait son message à tous, sans exception. Mais étrangement, sa parole était mieux reçue par ceux que l’on jugeait incapables de la comprendre que par les spécialistes de la Loi. Ces derniers, imbus de leur science, considéraient les anawim, les pauvres de Dieu, comme une racaille qui ignore la Loi (Jean 7, 49). C’est cette racaille, justement, que Jésus déclare être privilégiée par son Père : Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Et c’est pour cette bonté du Père envers ces simples de cœur que Jésus déclare : Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange (Matthieu 11, 25).

Le Père de Jésus

     La Loi, on le sait, ne donne pas la connaissance, ni celle de Dieu ni celle des hommes. Pourtant, les rabbins, au temps de Jésus l’affirmaient mais à tort. Car ce qu’il faut, c’est connaître la personne qui incarne cette connaissance. C’est donc en Jésus, Fils bien-aimé du Père, que se résume la connaissance. Les sémites appellent cette manière de connaître un mode de présence. Jésus est l’Envoyé, le Reflet du Père. Pour connaître et surtout reconnaître que Dieu est Sauveur, il fallait reconnaître Jésus comme celui par qui Dieu sauve le monde. Seuls les humbles avaient le cœur ouvert à cet enseignement qui en déroutait plusieurs.

Le fardeau de la Loi

     Jésus savait combien les petits, les tout-petits surtout, ployaient sous le fardeau de la Loi qui comptait des centaines de prescriptions, 613 au total. Ils étaient les victimes de cette Loi devenue écrasante (Mt 23, 4). Jésus, en s’adressant à eux, juge bon d’ajouter que lui aussi a un joug, mais un joug qui permettra le repos pour les pauvres. Un joug qui sera ajusté aux épaules de ceux qui deviendront disciples de ce maître doux et humble (v. 29). Quel baume pour les cœurs simples d’entendre cette parole révolutionnaire : mon joug est facile à porter et mon fardeau, léger (v. 30).

La suite de Jésus

     Lorsque Jésus incite son auditoire à venir à lui : Venez à moi vous qui ployez sous le poids du fardeau (v. 28), il s’adresse, nous l’avons dit, aux pauvres que les exigences excessives de la Loi juive oppressent. Mais la nouveauté est que ses exigences seront aussi libératrices. Puis, lorsque Jésus dit qu’il est un Messie doux et humble (v. 29), il engage ses futurs disciples à vivre selon cet esprit.

Une étonnante sagesse

     Quelle étonnante sagesse que celle qui prône une puissance universelle qui s’accomplit dans l’humilité et la non-domination. Nous sommes bien obligés d’admettre que seuls les humbles de cœur peuvent accepter un roi d’humilité, monté sur un âne (Jean 12, 14) et demeurer en repos sous la protection d’un tel Roi. Ainsi, libérés de la contrainte légale, ils pourront nouer des liens de charité avec leurs frères et sœurs chrétiens et aussi avec toute personne de bonne volonté quelle que soit son allégeance religieuse.

Un monde étrange

     Le monde dans lequel nous sommes appelés à vivre comme chrétiens, disciples du Christ, est dominé par la force, le prestige, la richesse, le culte de la personne. Plongés au cœur de cette mentalité nous apparaissons comme un signe de contradiction. Nous nageons à contre courant. Nous indiquons une tout autre direction, celle que notre Maître a tracée il y a plus de 2000 ans. Ce chemin oriente vers la croix derrière laquelle se lève un lumineux soleil, celui de la Résurrection. Toutefois, ce monde matérialiste n’est pas condamné à la médiocrité, il est aussi appelé à se dépasser lorsque la Lumière de Pâques l’illuminera. L’Écriture l’affirme en parlant de Jésus et de ce monde : Ils lèveront les yeux vers Celui qu’ils auront transpercé (Jean 19, 37).

 

Ghislaine Salvail, SJSH

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2402. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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Deux apôtres, deux missions, une même foi