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3e dimanche de l'Avent C - 17 décembre 2006

 

Jean Baptiste et le baptême de conversion

La prédication de Jean le Baptiste : Luc 3, 10-18
Autres lectures : Sophonie 3, 14-18; Cantique : Isaïe 12, 2.4-6; Philippiens 4, 4,-7

L’évangile raconte l’appel au repentir fait par Jean-Baptiste. Il s’est adressé à ceux qui possèdent deux manteaux, ainsi qu’aux collecteurs d’impôts et aux policiers.

Les fruits du repentir

     Les liens entre Jean-Baptiste et Jésus ont pris de l’importance depuis quelques années à cause des discussions sur les influences qui se sont exercées sur Jésus. Le Code Da Vinci a donné de la popularité aux évangiles qui n’appartiennent pas à la liste officielle de l’Église et qui prétendent à peu près tous que Jésus a été en Inde. Lorsqu’on lit dans les évangiles canoniques (lus dans les églises) ce que Jean-Baptiste a dit, on constate une continuité entre lui, les prophètes qui l’ont précédé, et Jésus. Poser les sources de Jésus dans le bouddhisme ou d’autres religions orientales devient superflu car Jésus n’en a tout simplement pas eu besoin. Les thèmes que Jésus a traités se trouvaient à peu près tous déjà dans les enseignements des prophètes et de Jean-Baptiste, même si Jésus a apporté à ces sujets une nouveauté décisive. Il arrive que l’on rencontre des ressemblances entre les écrits religieux de l’Inde et ceux de la Bible, mais presque toujours, c’est l’effet du hasard quand les esprits religieux de partout dans le monde puisent aux mêmes grands symboles des poètes de l’univers.

     On a un exemple de cela dans le livre bouddhiste Dhammapada qui dit : « Les arbres se jugent non pas par leurs racines mais par leurs fruits ». La phrase de l’évangile « Faites donc des fruits dignes du repentir » ressemble à l’autre, mais elle en est aussi très différente, le mot fruit étant mis en rapport avec le repentir, une expression qui est passée des prophètes de l’Ancien Testament à Jean-Baptiste, puis à Jésus.

Ceux qui se repentent

    Le repentir, qui fait partie de la conversion, est une ligne de fond de la pensée biblique. Pour Jean-Baptiste, le monde se divise en deux : ceux qui se repentent et ceux qui ne se repentent pas. Les « bons » sont ceux qui se repentent même si à première vue, ce sont ceux qui semblent ne pas en avoir besoin. Ils participent à des prières de la synagogue et du temple de Jérusalem où ils expriment le regret de leur péchés. Ils sont pareils à ces gens qui prennent part à la liturgie pénitentielle dans nos églises.

     Des gens qui donnent le deuxième manteau qu’ils ont en superflu, en avez-vous vu? Des collecteurs d’impôts qui sont justes et compréhensifs? Les gouvernements n’en voudraient pas. Des soldats-policiers qui ne bousculeraient que les vrais criminels? Voilà un type d’homme bon pour les utopies.

L’exigence de la conversion totale

    Toutefois, ce que Jean-Baptiste prêche va plus loin que des gestes à la mesure de l’être humain. Il exige une conversion totale, qui sera la dernière dans l’histoire du monde. Les théologiens parlent de conversion « eschatologique » car elle appartient à la fin du monde. La conversion dont il est parlé ici est inatteignable, elle n’est possible qu’avec la grâce de Dieu. Les rites du temple de Jérusalem, processions, lamentations et sacrifices ne peuvent créer le repentir dans le cœur humain. Il faudra l’intervention de Dieu, l’envoi du Christ, la mission de l’Esprit Saint pour transformer l’intérieur de la personne.

     L’exigence démesurée de Jean-Baptiste, celle d’un retour total à Dieu pourrait nous décourager : elle s’accompagne en plus d’une menace : Déjà même la cognée se trouve à la racine des arbres; tout arbre donc ne faisant pas de fruit bon est coupé et jeté au feu. Le verbe est au présent « est coupé… », comme si la condamnation définitive était déjà prononcée irrémédiablement. En fait, il n’en est pas ainsi, et dans l’Évangile de Luc, une parabole aide à le comprendre.

L’Avent est un délai pour la conversion

    Les personnes, surtout les chefs, sont fréquemment comparés à des arbres dans la Bible. C’est le cas dans la description du juste du Psaume 1 ou dans la présentation des candidats à la royauté en Juges 9. La parabole du figuier (Luc 13, 6-9) raconte que le maître avait décidé de couper l’arbre stérile. Cependant, à la prière du jardinier, un sursis a été accordé.
La vie de l’Église, l’histoire de la communauté humaine représentent ce délai dans le jugement de Dieu. Les exigences de la justice de Dieu exprimées par Jean-Baptiste sont terrifiantes mais sa bonté dans le Christ est immense. Les sacrements de l’Église démontrent la douceur et la patience de Dieu envers quiconque est engagé dans la voie du repentir.

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2079. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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