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1er dimanche de l'Avent C - 3 décembre 2006

 

Du sens à la vie

La venue du Fils de l'homme : Luc 21, 25-28.34-36
Autres lectures : Jérémie 33, 14-16; Psaume 24(25); 1 Thessaloniciens 3, 12 - 4, 2


Un appel pressant retentit à l'aube de l'année liturgique. Croyantes et croyants, relevez la tête... espérez Jésus Christ qui vient et qui reviendra, intensifiez votre engagement, enveloppez autrui d'attention, de tendresse, de justice!

     Le temps de grâce qu'est la période liturgique de l'Avent invite à sortir peut-être d'une certaine monotonie ou lourdeur qui peut, à ses heures, menacer la vie de foi. C'est l'occasion de redécouvrir la promesse de bonheur donné en Jésus Christ, le dynamisme et l'élan pour l'à-venir.

Un temps d'espérance

     Les versets 25-28 du chapitre 21 de l'évangile de Luc évoquent dans un langage coloré et imagé des périodes de bouleversement et d'affolement, de peur et de crainte. Faut-il prendre au pied de la lettre ces descriptions de fin du monde, que l'on retrouve dans les sections apocalyptiques des écrits bibliques? Certes pas. Un regard sur les sociétés d'hier et d'aujourd'hui fait découvrir rapidement une chaîne d'événements historiques heureux et malheureux. Pour Israël, notamment, c'est l'esclavage en Égypte et l'exode, c'est l'exil à Babylone et la chute de l'empire (Isaïe 13, 10), puis celle d'Edom (Isaïe 34, 3); c'est en l'an 70, la destruction du Temple et la chute de Jérusalem.

     Ce monde imparfait est-il pour autant absurde? Pourquoi Dieu, entend-on souvent, permet-il les guerres, les divisions mortelles? Les écrits d'apocalypse - c'est-à-dire de « révélation » - situent le déroulement de toute vie humaine, dans un contexte de lutte entre les ténèbres et la lumière, entre la mort et la vie. Bien que cela soit paradoxal, catastrophes annoncées et catastrophes présentes ne conduisent pas au chaos. Dieu vient. En Jésus Christ, la mort n'est pas le dernier mot, le mal est vaincu, l'amour triomphe. Sa venue dans l'Histoire conduit toute l'humanité vers le temps final (la parousie) où Dieu régnera totalement et définitivement, où le Christ se présentera en gloire avec tous les saints (1 Thessaloniciens 3, 13), où il accomplira sa promesse.

     Quelle promesse de bonheur! de salut! Un avenir se dessine qui nous délie et, nous libère de toutes sortes d'asservissement : forces économiques, politiques, idéologiques; de ce qui emmure dans l'égoïsme personnel, dans la cupidité, dans les compréhensions trop étroites de la religion, dans toutes les forces obscures de la méchanceté. Tout est donné pour que viennent la joie et la paix, et, en même temps, tout est à construire vaillamment dans un monde de contradictions.

Le Fils de l'Homme

     Cette expression par laquelle Jésus se désigne est empruntée au livre de Daniel (7, 13-14.15-27). En amont, elle personnifie Israël dans son ensemble; puis elle désigne le chef du peuple et ensuite, le Messie annoncé, la personne qui exécutera le jugement de Dieu à la fin des temps.

     Dans le texte de Luc, cette figure messianique évoque, dans un premier temps, la victoire du Ressuscité qui répand son règne dans l'Histoire (21, 20-24); puis, dans un second temps, la perspective du second avènement du Ressuscité où il scellera une rencontre définitive avec ses fidèles. L'article « le » employé par l'évangéliste insiste sur la transcendance de Jésus. Le thème de la rencontre ultime au terme de l'Histoire humaine polarise tout la Première lettre aux Thessaloniciens, dont une extrait est proposé à notre réflexion en ce début de l'Avent.

Un temps d'attente et d'engagement

Redressez-vous, et relevez la tête... Tenez-vous sur vos gardes... Restez éveillés (afin) de paraître debout (vv. 28.34.36).

     Toutes ces invitations en disent long sur le dessein que Jésus a sur nous, celui de notre salut et de notre béatitude. Il fait confiance à notre réponse de foi. Le temps entre l'incarnation du Verbe et l'heure du jugement dernier est un long temps de décision, d'écoute, d'amour, un temps d'attente fidèle du Seigneur qui vient, et celui d'un engagement inlassable pour la justice à la suite du Sauveur Jésus, germe de Justice.

Le Seigneur-est-notre-justice

     Le jugement de Dieu! La justice de Dieu! Sans cesse, il convient de revenir sur la signification réelle de ces mots afin de nettoyer notre horizon religieux d'une compréhension faussée de cette réalité divine.

     Dans la Bible, le terme justice signifie l'équité qui doit être vécue dans les relations entre humains. Il indique aussi la totalité de l'existence des croyants rendue conforme au dessein de Dieu. Le Psaume 112 trace le portrait du juste. Le Premier et le Nouveau Testament présentent des femmes et des hommes justes. Il va sans dire que le roi d'Israël exercera le droit et la justice, mais, hélas! certains rois eurent plutôt une conduite décevante, et leur mission de représenter Dieu s'avéra un échec.

     Dieu en Jésus Christ manifeste pleinement sa compassion, sa miséricorde et sa justice à l'égard de tous, et particulièrement envers ceux et celles que la société de l'époque rejette et bafoue. Oui, Jésus, par son amour inconditionnel et fidèle, exprime concrètement et de manière inouïe, une justice ajustée aux femmes et aux hommes qu'ils croisent sur son chemin et qui ploient sous différents fardeaux.

Le temps d'une création nouvelle déjà là
(1 Thessaloniciens 3, 12 - 4,2)

     La venue du Christ en gloire n'a-t-elle pas commencé au jour de sa résurrection? Le Ressuscité ne transfigure-t-il pas notre histoire? Les germes des derniers temps n'éclosent-ils pas actuellement? En effet, la création nouvelle est déjà advenue, les croyantes et croyants, dans l'aujourd'hui de leur vie, construisent le corps du Christ, comme, hier, les Thessaloniciens, à qui l'apôtre Paul adresse ses recommandations et avec qui il prie avec ferveur : Faites donc de nouveaux progrès... que le Seigneur vous donne entre vous et à l'égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant... qu'il vous établisse ferment dans une sainteté sans reproche (3, 12.13; 4,1).

    Ces appels insistants de l'Apôtre résument le message évangélique. Puisse les chrétiennes et les chrétiens être fervents dans leur engagement à la suite de Jésus.

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2077. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

 

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