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Troisième dimanche de Pâques A - 10 avril 2005
 
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L'apparition aux disciples d'Emmaüs (Luc 24, 13-35)
Autres lectures : Actes 2, 14.22b-33; Ps 15 (16); 1 Pierre 1,17-21

 

L'épisode des disciples d'Emmaüs raconte que Jésus ressuscité s'est manifesté à deux de ses disciples qui retournaient chez eux après la Passion. Ils étaient profondément découragés et Jésus leur a expliqué en cheminant avec eux que la souffrance n'était qu'une étape. Le triomphe sur la mort devait suivre selon l'enseignement des Écritures. Jésus est entré dans leur maison à Emmaüs et il a fait voir son corps vivant lors de la fraction du pain.

     Dans le catéchèse, on fait prendre conscience aux enfants de la valeur des signes dans la vie : un salut signifie l'amitié, un sourire signifie la joie, un bouquet de fleur signifie l'affection. Quand on veut renouer avec quelqu'un, on l'invite à manger au restaurant ou encore chez soi. Jésus, pour exprimer son amitié à ses disciples, s'est chargé de leur partager lui-même le pain. On se souvient de la multiplication des pains même par Jean : Jésus prit les pains il les distribua aux convives (Jean 6, 11). Les disciples d'Emmaüs connaissaient cette habitude de Jésus et ils ont certainement entendu parler de la dernière Cène. L'important, c'est que Jésus a voulu être identifié par un signe très parlant pour toutes les époques.

     Il est peu probable que Jésus ait reproduit alors la dernière Cène. Cependant saint Luc, le narrateur, a utilisé ici un vocabulaire eucharistique pour faire sentir à ses lecteurs que la fraction du pain (un geste important de la messe actuelle) leur fait rencontrer le Ressuscité comme ce fut le cas pour les disciples d'Emmaüs. Jésus a voulu qu'on se souvienne de lui pour l'amitié qu'il a apportée aux êtres humains. Il n'a pas voulu laisser le souvenir de ses traits, perceptibles à ceux qui ont de bons yeux. Il n'a pas voulu même laisser seulement le souvenir de quelqu'un qui expliquait bien Moïse et les prophètes. Seules les personnes intelligentes auraient pu alors saisir le message!

     Les disciples d'Emmaüs connaissaient bien les Écritures; ils n'ont pas su y reconnaître le mystère pascal de Jésus. Il a fallu qu'ils accueillent un compagnon de route qui les a sortis de leur déception immédiate alors qu'elle accaparait tout leur regard. Mais ils n'ont pas reconnu Jésus tout de suite. Il a fallu que leur attitude d'accueil soit assez forte pour qu'ils posent un geste concret d'accueil. Alors, la rencontre avec Jésus est devenue totale. Leur joie a été grande car au don de Jésus par sa présence, il ont répondu par le don de l'accueil.

Pierre Bougie, PSS
Professeur au Grand Séminaire de Montréal

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2009. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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