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Douzième dimanche ordinaire A - 19 juin 2005
 
Ne craignez pas les difficultés!

Ne craignez rien (Matthieu 10, 26-33)
Autres lectures : Jérémie 20, 10-13; Ps 68(69);
Romains 5, 12-15

 

Qui n'a pas peur d'être rejeté de ses semblables? Qui n'a pas peur du ridicule? Pire : Qui n'aurait pas peur de risquer sa vie pour avoir témoigné à voix haute de sa foi? Nous recherchons tous une vie paisible, en harmonie avec notre milieu, notre famille et nos amis. Nous cherchons tous une nourriture spirituelle pour alimenter notre vie de foi, mais nous sommes plus à l'aise si cette nourriture est «inoffensive» et qu'elle ne dérange personne aux alentours. Nous sommes chrétiens, mais nous sommes avant tout humains. Et l'instinct de survie nous dicte souvent de taire nos convictions pour avoir la paix et pour protéger nos proches.

     Pouvons-nous alors vraiment remplir notre mission? Être disciple de Jésus comporte des risques. Quels risques sommes-nous prêts à assumer pour demeurer fidèles à Jésus? Suivre Jésus de façon anonyme et passive est le lot de la foule, curieuse et admirative. Ce n'est pas assez pour être reconnu par Jésus comme son disciple. Jésus envoie ses disciples en mission. Tout disciple de Jésus est un «missionnaire», un «envoyé» de Jésus, qui conforme sa vie à l'enseignement du maître et qui collabore activement et publiquement par des gestes concrets à l'avènement du Règne de Dieu. Cette fidélité active au Seigneur Jésus n'est pas toujours bien vue ou bien reçue par la société. Cela dépend des sociétés et des époques, des milieux particuliers et des personnes. Aux entrées des églises, il faudrait poster cette annonce, bien en vue : «Attention! Ennuis assurés pour les membres. Peureux et frileux : prière de s'abstenir».

     Les apôtres de jadis n'étaient pourtant pas des sur-hommes aux pouvoirs inaccessibles pour le reste de nous, pauvres mortels. Ils étaient des paysans pauvres et sans instruction. Leur société ne les reconnaissait pas comme des interlocuteurs dignes, moins encore comme des leaders. Malgré cela, ils sont devenus les premiers «Saints» de notre histoire chrétienne. Comment donc?

     Jésus leur a confié un secret : «Puisez dans la force de Dieu. Il est à vos côtés et vous soutiendra dans les difficultés. Ne craignez personne devant vous, car Dieu est plus grand». Était-ce une police d'assurance contre tout danger? Assurément pas! Plusieurs mourront atrocement, mais ils resteront fidèles, parce qu'ils espéraient une victoire même au-delà de cette vie. C'est dire à quel point ils croyaient au Dieu de Jésus. Et nous, y croyons-nous vraiment?

 

Rodolfo Felices Luna, bibliste
Iles-de-la-Madeleine

 

 

Source: Le Feuillet biblique, no 2019. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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