L'Esprit
Saint, comme un couteau suisse
Le
Paraclet, Jésus et le Père viendront vers ceux qui
aiment Jésus
(Jean 14, 15-16.23b-26)
Autres lectures : Actes
des Apôtres 2, 1-11; Ps 103 (104);
Romains
8, 8-17
Récitatif
de Actes 2, 1-4
Souffle divin à l'origine de l'existence publique de l'Église,
l'Esprit est encore disponible pour ces temps qui semblent voués
à la parcimonie du réconfort divin. Bien sûr,
la troisième personne divine conserve son aura de mystère
car elle est plus difficile à imaginer et à représenter.
Son agir est presque impalpable. Personnage discret de la Trinité,
l'Esprit est pourtant un être divin prodigieusement pertinent
pour notre époque. Le menu biblique nous fournit aujourd'hui
plusieurs pistes de comparaisons pour décrire son action.
L'impact de l'Esprit sur nos vies peut s'avérer multiple,
très diversifié. À la manière d'un couteau
suisse qui offre dans un seul instrument une multitude d'outils,
l'Esprit peut contribuer au succès de plusieurs tâches,
toutes plus utiles les unes que les autres pour notre progrès
spirituel.
Ainsi, dans l'évangile, l'Esprit
est présenté comme un défenseur qui prend le
relais d'un autre défenseur. Ce premier défenseur
est non identifié. Nous présumons par le contexte
que le premier défenseur est Jésus. Le second défenseur
est annoncé comme toujours présent dans la vie des
croyantes et des croyants. Il confère ainsi une étonnante
stabilité au cur des situations troubles qui agitent
la vie de l'Église par les temps qui courent. Surtout, cette
constance du défenseur évite tout risque de panne
dans la vie spirituelle des individus.
Le rôle de l'Esprit ne se limite
pas aux seules tâches défensives. Esprit de vérité,
il assume aussi la fonction de révélateur. Grâce
à lui sont dévoilés les intentions et les actions
divines en faveur des disciples. Il ne se limite pas à susciter
une éphémère découverte. La tâche
de dévoilement des splendides contenus désormais accessibles
aux personnes qui ont soif de Dieu s'accompagne d'une stabilisation,
d'une mise en mémoire. Mémoire du passé, bien
sûr, mais aussi mémoire ouverte sur les bienfaits à
venir... Dans notre société qui voit se succéder
les modes à un rythme devenu ravageur, cette fonction de
mémoire est bienvenue. Sans se priver des fruits de l'innovation,
les personnes ont besoin d'une certaine routine, d'un fond solide
où ancrer les nouveautés pertinentes.
C'est le propre de la croissance
de voir amalgamés des éléments du passé
avec des fragments du présent et de l'avenir. Comme un parent
attentif, l'Esprit inscrit les disciples de Jésus dans la
continuité du don de Dieu.
Alain Faucher, ptre
Directeur des programmes de premier cycle
en études bibliques, études pastorales et théologie
Faculté de théologie et de sciences religieuses
Université Laval
Source: Le Feuillet biblique,
no 1973. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
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Le Ressuscité et ses témoins
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