Un Berger
rassembleur
Jésus
proclame qu'il est le prophète
par
excellence et le Fils de Dieu (Jean 10, 27-30)
Autres lectures : Actes
des Apôtres 13, 14.43-52; Ps 99 (100);
Apocalypse
7, 9.14b-17
Lors de mon séjour en Israël, une image est restée
gravée en ma mémoire : celle d'un pasteur menant
ses brebis vers un cours d'eau. Cette vision m'a transportée
sans peine au pays et à l'époque de Jésus et
j'ai encore mieux saisi pourquoi ce dernier pouvait dire :
Je suis le Bon Pasteur (Jn 10, 26) même si ce n'était
pas là son métier.
Le rôle et la voix du pasteur
Selon la coutume, les pasteurs marchent
devant le troupeau. À l'instar de ces gardiens, Jésus
marche toujours en tête de son Église. En sa Pâque,
il nous a précédés dans la mort pour ensuite
être le premier à ressusciter d'entre les morts. Les
brebis ressentent la présence de leur maître.
Elles le reconnaissent non par des preuves matérielles mais
par une approche du cur. Ce pressentiment, chaque baptisé
le reçoit avec l'eau et l'onction du baptême. Si nous
vivons selon l'évangile de Jésus, il se développe
à la manière d'un sixième sens.
Au coup de voix du berger, l'oreille
des brebis se dresse et le troupeau s'ébranle vers la sortie
du bercail ou se groupe autour de son pasteur. Les brebis restent
insensibles à la voix des autres. C'est pourquoi Jésus
nous rappelle que ses brebis écoutent sa voix (Jn
10, 27). Elles restent sourdes au chant enjôleur des faux
prophètes ou des mauvais bergers. Elles écoutent uniquement
la voix de celui qui les a tant aimées.
L'attitude du pasteur
Le berger défend son troupeau
contre les prédateurs et risque même sa vie pour le
défendre. Jésus a fait le sacrifice de sa vie pour
ses brebis et leur donne la vie éternelle (v.
28). Cette vie éternelle est cachée comme l'humble
grain de semence enfoui sous la terre. Elle est en attente et se
met en état de croissance au moindre rayon de chaleur du
soleil. Personne ne les arrachera de ma main (v. 28),
nous dit Jésus. Par ces mots, Jésus précise
le lien qui l'unit à ses fidèles. Par ce lien, les
brebis se sentent en sécurité. Elles peuvent en toute
confiance se rassembler autour de lui. Le Bon Berger leur procure
la sérénité pour vivre dans la paix malgré
le monde hostile qui les entoure. Voilà les enseignements
fournis par cette allégorie si loin de nous par la culture
mais combien proche par les recoupements et les allusions bibliques.
Ghislaine Salvail, SJSH, bibliste
Saint-Hyacinthe, Québec
Source: Le Feuillet biblique,
no 1969. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
Chronique
précédente :
La primauté pastorale de Pierre
|