Au cur
de l'Histoire du salut
Le
pharisien et le collecteur d'impôts (Luc 18, 9-14)
Autres lectures : Siracide
35, 12-14.16-18; Ps 33 (34);
2
Timothée 4, 6-8.16-18
Une cible précise
Jésus, en racontant cette parabole
devenue célèbre, cible des personnages bien précis
: Ceux qui étaient convaincus d'être justes et qui
méprisaient les autres (Luc 18, 9). Être
convaincus de ne pas être pécheurs passe encore, disait
une de mes étudiantes, mais mépriser les autres ah!
ça je ne le prends pas! Et pourtant, ces deux assertions
vont de pair. Pourquoi? Cela est très simple : lorsque l'on
se croit au-dessus de la mêlée, on ne peut que regarder
de haut ceux et celles qui y vivent et qui s'y débattent.
C'est là une évidence morale.
La faute du pharisien
Remarquons que la prière de
notre pharisien commence par une action de grâce (v.
11). Cette formule est chère au peuple juif. Jésus
lui-même l'emprunte lorsqu'il loue son Père d'avoir
révélé les mystères du Royaume aux simples
et aux petits (Matthieu
11, 25). Là où notre pharisien s'égare,
c'est lorsqu'il loue Dieu pour lui-même au lieu de lui rendre
grâce pour ses merveilles. Si notre homme n'était qu'un
vantard rempli de lui-même, on pourrait en rire, mais il est
convaincu de ne pas avoir besoin de conversion « comme les
autres hommes ». C'est là son péché. Son
plus grand péché!
La faute du publicain
Le publicain dit vrai : il est pécheur.
D'ailleurs s'il osait l'ignorer, les autres se chargeraient de lui
rappeler. Au lieu de rendre grâce à Dieu, il choisit
donc d'implorer sa pitié (v.
13) car il est conscient que sa vie est loin d'être exemplaire.
Il n'a aucune bonne uvre à présenter, ses mains
son vides mais son cur est rempli de regret et surtout, surtout,
il est convaincu, lui, d'avoir immensément besoin de la mansuétude
divine. Et c'est ce qui le sauvera.
Au cur de l'Histoire du salut
Si bas que nous puissions tomber,
plus bas encore se trouve la compassion de Dieu. Si grandes que
puissent être nos fautes, plus large encore est la capacité
du cur de Dieu à pardonner. Les hommes et les femmes
en détresse sont au cur du Magnificat où
il est dit que Dieu disperse les superbes et élève
les humbles. Ils sont au cur du Benedictus, ceux qui
habitent les ténèbres (Luc
1, 51-52.79). Ils sont enfin tout simplement gardés dans
la main du Fils de Dieu et rien ni personne ne pourra les y arracher
(Jean
10, 28).
Ghislaine Salvail, SJSH
M. en théologie
Licence en Littérature française
Baccalauréat en enseignement
Source: Le Feuillet biblique,
no 1985. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
Chronique
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Le combat de la prière, le combat
de la foi
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