Investir
dans le Royaume!
La parabole
du gérant habile (Luc 16, 1-13)
Autres lectures : Amos
8, 4-7; Ps 112 (113);
1
Timothée 2, 1-8
Le printemps dernier, lors de la saison des sucres, j'ai visité
une ferme familiale tenue par des parents d'un ami. Pour la première
fois, j'ai eu la chance de faire le tour de ce genre de propriété :
un champ pour la culture, une étable abritant les vaches
laitières, une grande forêt et une belle cabane à
sucre. Le passage d'évangile de ce dimanche me font penser
à cette ferme. J'imagine les membres de la famille, se répartissant
le travail sur la terre ancestrale : l'un pour traire, l'autre
pour bouillir l'eau des érables ou pour labourer la terre,
etc. Ainsi, tous contribuent à faire fructifier leurs produits
pour assurer la vie de la famille et son avenir. Tel n'est pas toujours
le cas. Certains propriétaires doivent s'adresser à
d'autres ressources pour gérer leurs biens.
C'est ainsi que le propriétaire,
dans notre parabole, a confié la gérance de son domaine
à une tierce personne qui devait en assurer la bonne exploitation.
Il pouvait en garantir la rentabilité en louant des lopins
de terre à d'autres fermiers. Le gérant était
alors payé à même les profits obtenus. Plus
cher il louait les terres, plus cher il pouvait être payé.
Inutile de dire qu'il était tentant de faire monter les enchères
aux dépens des pauvres locataires.
Le gérant est accusé
à tort ou à raison de gaspiller les biens du propriétaire.
On peut interpréter son changement de stratégie comme
un désir de bien préparer son avenir, en soignant
ses relations, puisqu'il réalise que sa fin est proche. Or,
en changeant ses objectifs, il se montre habile, ingénieux
et créatif. Il passe de l'exploitation des pauvres et de
la recherche du profit dans l'immédiat, à l'intérêt
pour l'être humain et pour l'investissement dans l'avenir.
Il est alors louangé! Non pas parce qu'il trafique les factures;
mais parce qu'il est prévoyant et que, avec ingéniosité,
il place la personne humaine au cur de sa gestion. Pour assurer
son avenir, ce gérant investit à la bonne place :
dans les relations humaines plutôt que dans le profit financier
immédiat.
Dans cette parabole, Jésus
lance un avertissement à ses disciples. L'argent et la richesse
sont trompeurs lorsqu'ils nous rendent égoïstes, infidèles
et malheureux. En les mettant au service des autres et en les partageant,
les disciples du Christ se mettent eux-mêmes au service du
Royaume. « Qui donne aux pauvres prête à
Dieu; et c'est la vie qui le lui rendra », diraient les
sages.
Jean-Chrysostome Zoloshi, ptre,
bibliste
Coordonateur à la rédaction
du site InterBible
Source: Le Feuillet biblique,
no 1980. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
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