Une joie
partagée
La brebis
égarée (Luc 15, 1-32)
Autres lectures : Exode
32, 7-11.13-14; Ps 50 (51);
1
Timothée 1, 12-17
Dante, poète italien, rendu célèbre par son
chef d'uvre La Divine comédie, a dit de saint
Luc qu'il était « le chroniqueur de la bonté
du Christ » et il a bien raison. En effet, son évangile
met bel et bien en lumière la miséricorde et le pardon
qui animent l'agir de notre Dieu mais surtout sa joie de nous voir
revenir vers lui. Pour parler de cette joie, j'ai délibérément
choisi d'insister sur la courte parabole où il est question
de l'allégresse qu'éprouve une femme d'avoir retrouvé
sa pièce de monnaie.
La souffrance du manque
Si nous transposons au niveau humain
cette joie communicative que la femme ressent après avoir
retrouvé son maigre pécule, nous nous rendons compte
que le baptisé porte en son cur une souffrance, celle
qu'il ressent confusément lorsqu'il perd accidentellement
l'amitié de Dieu ou simplement sa ferveur d'antan
(Ap 2, 4). Il ne se résigne pas à cette perte. Il
cherche en lui et autour de lui ce qui a pu l'égarer. Et
lorsque qu'il retrouve un sens à sa vie et la paix qui l'accompagne,
il se réjouit. Ce bien lui apparaît tellement précieux
qu'il ne peut le garder jalousement pour lui. Il n'a de cesse de
partager son bonheur. Comment? Simplement en témoignant extérieurement
du bonheur qui l'habite. Quelqu'un a dit : « Je croirai en
Dieu quand ceux qui disent croire en lui auront l'air sauvé
». À nous de le faire mentir.
La recherche du sens
Savons-nous vraiment ce que signifie
perdre et retrouver? Peut-être sommes-nous trop confortablement
établi dans notre foi par une pratique fidèle et régulière
pour le constater? Et pourtant il se peut que nous soyons, à
notre insu, dans la même situation que la ménagère
du récit. Une élémentaire vérification
peut avantageusement nous aider. Questionnons notre agir: pour chercher,
il faut d'abord vouloir trouver. Trouver quoi? Trouver le chemin
qui conduit vers l'autre; trouver la voie qui nous permet d'avancer
plus sûrement vers le Royaume; trouver ce qui fait obstacle
à notre marche à la suite de Jésus.
Dieu nous retrouve toujours
Si nous passons notre vie à
chercher Dieu, c'est-à-dire à essayer de le saisir
dans le quotidien de nos vies, Dieu, lui, nous rejoint toujours
là où nous sommes. Sa joie est grande devant nos éternels
recommencements et Sa parole est une lampe sur nos pas (Psaume
109).
Ghislaine Salvail, SJSH
M. en théologie
Licence en Littérature française
Baccalauréat en enseignement
Source: Le Feuillet biblique,
no 1979. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre
biblique de Montréal.
Chronique
précédente :
Trop exigeant ce Jésus?
|