Trop exigeant
ce Jésus?
Renoncer
à tout pour suivre Jésus (Luc 14, 25-33)
Autres lectures : Sagesse
9, 13-18; Ps 89 (90);
Philémon
9b-10.12-17
À nous qui nous préparons à reprendre le rythme
de l'automne après celui des vacances, à nous qui
cherchons à suivre le Christ dans le quotidien de nos vies,
Jésus adresse une parole exigeante, en ce dimanche du week-end
de la fête du Travail. Qui peut être à la hauteur
de ce qu'il demande? Qui peut préférer le Christ à
son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères
et ses surs? Qu'est-il advenu de la famille comme lieu privilégié
pour connaître Dieu et vivre en communion avec lui? Plusieurs
parmi nous risquent de ne plus reconnaître ici le Dieu d'amour.
Plusieurs risquent même de refuser de reprendre le chemin
de l'Évangile à la suite de Jésus.
Pour comprendre la dureté
des paroles de Jésus, il faut se rappeler que nous sommes
ici au cur de la section centrale de l'Évangile
de Luc, la montée vers Jérusalem. Depuis 9,
51, Jésus a durci son visage pour prendre avec courage
la route de Jérusalem, la route qui le conduit au calvaire.
Il sait ce qui l'attend au bout du chemin et il veut que ses disciples
soient prêts eux aussi : Celui qui ne porte pas sa
croix pour marcher derrière moi ne peut être mon disciple.
Jésus ne nous dit pas qu'il est mauvais d'avoir une famille.
Il ne nous encourage pas à être en brouille avec les
membres de notre famille. Mais il nous invite à vérifier
où sont nos priorités. Le fait d'être disciple
occupe-t-il la première place dans ma vie ? Si non,
suis-je prêt à mettre mon engagement de baptisé
au dessus de tous mes autres engagements?
Quand on y pense, Jésus
n'est pas plus exigeant envers nous qu'il ne l'a été
envers lui-même. Lui aussi a eu maille à partir avec
sa famille (voir Marc
3, 20-21), ce qui l'a amené à choisir : Ma
mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la
Parole de Dieu et qui la mettent en pratique (Luc 8, 21). Jésus
sait donc de quoi il parle quand il nous invite à venir à
lui et à le préférer à notre propre
vie. Il a lui-même donné sa vie pour nous sauver. Saurons-nous
lui faire assez confiance pour le suivre? Saurons-nous aller jusqu'au
bout?
Yvan Mathieu, SM
Université Saint-Paul
Ottawa
Source: Le Feuillet biblique,
no 1978. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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