Commencement
de
la Bonne Nouvelle
Prologue
(Luc 1, 1-4; 4, 14-21)
Autres lectures : Néhémie
8, 1-4a.5-6.8-10; Ps 18 (19);
1
Corinthiens 12, 12-30
Récitatif
de Luc 1, 1-4
Les deux passages réunis aujourd'hui en une seule lecture
ont en commun d'être des commencements : celui de l'évangile
comme uvre littéraire écrite par Luc et celui
de l'Évangile comme événement de salut, réalisé
dans la personne de Jésus et dans son enseignement.
L'évangile comme oeuvre littéraire
Luc commence son uvre par un
prologue comme cela se faisait habituellement à son époque,
dans la littérature de langue grecque. On y trouve plusieurs
renseignements intéressants. Luc affirme d'abord qu'il n'est
pas le premier à entreprendre la mise par écrit de
ces événements qui se sont accomplis parmi nous (v.
1). Il existait donc, à son époque (vers 80) d'autres
documents, soit un évangile déjà rédigé
(peut-être celui de Marc), soit des compilations plus ou moins
vastes de discours, de récits de miracles, de comptes-rendus
du procès de Jésus, etc... qui ont pu servir de sources
pour la rédaction des évangiles actuels. Deuxièmement,
Luc affirme s'être soigneusement informé (v.
3). Il est important de bien établir la crédibilité
de son uvre et, comme Luc n'a pas été témoin
oculaire des faits racontés, il doit fournir des garanties
supplémentaires. Enfin, et c'est le plus important, Luc précise
l'objectif qu'il poursuit : afin que tu te rendes bien compte
de la solidité des enseignements que tu as reçus (v.
4). Il ne s'agit pas d'un simple compte-rendu, mais bien d'une uvre
orientée; le destinataire, Théophile, doit y trouver
la confirmation de ce qu'il a déjà appris concernant
Jésus de Nazareth et son message. L'histoire se fait catéchèse.
L'Évangile comme événement
de salut
La prédication à Nazareth
marque le véritable commencement de l'annonce de la Bonne
Nouvelle. L'extrait d'Isaïe lu par Jésus énonce
tout l'essentiel de sa mission : il est rempli de l'Esprit de Dieu;
il a été consacré comme l'étaient les
rois et les grands-prêtres et comme doit l'être le Messie,
le consacré par excellence; il vient apporter une Bonne Nouvelle
pour tous, spécialement pour les pauvres, les exclus, ceux
qu'on considérait comme rejetés par Dieu (vv.
18-19).
Comme Jésus a commencé
à faire parler de lui avant son retour à Nazareth
(cf. 4,
14-16), ses concitoyens s'attendent à ce qu'il accomplisse
pour eux quelque chose d'extraordinaire. Lorsqu'il prend la parole,
Jésus prononce une simple phrase, mais d'une portée
telle que ses auditeurs ne réussissent pas à la comprendre
tout de suite : Cette parole de l'Écriture, que vous venez
d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. Les promesses
de Dieu, annoncées par les prophètes, trouvent maintenant
leur réalisation. Jésus inaugure les temps nouveaux;
en lui commence un aujourd'hui qui ne dure pas seulement vingt-quatre
heures mais qui est le temps du salut.
Jérôme Longtin, ptre
Diocèse de Saint-Jean-Longueuil
Source: Le Feuillet biblique,
no 1955. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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