INTERBIBLE
Au son de la cithare
célébrer la paroleintuitionspsaumespsaumespsaumes
off Nouveautés
off Cithare
off Source
off Découverte
off Écritures
off Carrefour
off Caravane
off Scriptorium
off Artisans

 

 
Célébrer la Parole

 

orant
Imprimer
Cinquième dimanche de Carême C - 28 mars 2004
 
Il y a toujours du bon

La femme adultère (Jean 8, 1-11)
Autres lectures : Isaïe 43, 16-21; Ps 125 (126);
Philippiens 3, 8-14

 

Une parole de Jésus qui résume admirablement son action se trouve dans le repas qui suit la vocation de Lévi. Dans la maison du publicain converti, des critiques sont formulées devant la miséricorde de Jésus. Il répond : Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades; je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, au repentir (Luc 5, 31-32). En fait tout au long de sa vie publique, Jésus s'affirme le prophète de la dernière chance. À des pécheurs désespérés de leur état, à ceux que l'opinion publique dirigée par les pharisiens range parmi les incurables, Jésus vient offrir une occasion inespérée. Son comportement transcende toute prudence humaine. Un autre aurait craint de se mouiller mais Jésus, Fils du Père, aborde les pécheurs avec l'audace de Dieu lui-même.

     Les exemples se multiplient en saint Luc. La pécheresse pardonnée et aimante vient lui arroser les pieds de ses larmes et les oindre de parfum (Luc 7, 38). Le publicain de Jéricho, Zachée, est convoqué à une rencontre chez lui pour fêter son retour à Dieu (Luc 19, 5). Ces hommes et ces femmes ont senti que Jésus pouvait récupérer ce qu'il y avait de bon en eux. Ici, Jésus agit en conformité avec son attitude de toujours. La femme adultère n'a pas trouvé parmi les docteurs de la Loi un seul qui la croie récupérable. Selon le Lévitique (20, 10) et le Deutéronome (22, 22), la lapidation était la punition de ceux qui commettaient l'adultère. Il n'est pas clair si la femme a déjà été jugée par une cour juive ou si cette cour a le pouvoir d'appliquer la peine capitale au 1er siècle. Il n'est pas clair non plus si les autorités juives sont sur le point d'appliquer la loi ou si on va voir Jésus pour qu'il en décide. Le partenaire adultère est absent, lui qui, si la femme est mariée, est également adultère. Au contraire de ceux qui s'apprêtent à la lapider, Jésus lui dit : Je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus.

     La miséricorde de Dieu atteint tous les milieux, même ceux où l'action humaine ne paraît rien donner. Les prisons constituent souvent des lieux où se passent d'étonnantes conversions. On ne désespère ni du criminel que les preuves accablent ni des habitudes invétérées qui peuvent s'agripper au dedans de nous. Prenons garde aux jugements rapides et définitifs sur les autres de peur de nous faire dire : Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre... et d'avoir à nous retirer, à commencer par les plus âgés. Soyons discrets avec ceux qui sont pris en flagrant délit. Jésus, lui, écrivait sur le sable, peut-être pour ne pas dévisager la femme et lui faire honte.

Pierre Bougie, PSS
Professeur au Grand Séminaire de Montréal

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1964. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

Chronique précédente :
Le chemin de la réconciliation