Un appel
à regarder le Christ et à le suivre
Le
sermon sur la montagne. Les Béatitudes (Matthieu 5,
1-12)
Autres lectures: So
2, 3; 3, 12-13 ; Ps 145 (146); 1
Co 1, 26-31
Heureux... C'est une acclamation, une approbation, une adresse
cordiale en sorte : le salut est à vous! Le mot grec utilisé
par Matthieu, makarios, est révélateur. Il
ne s'agit pas d'un bonheur que l'homme, la femme peut se procurer
par ses efforts, mais bien plutôt d'un bonheur que Dieu seul
donne, un bonheur « qui correspond au désir divin »,
un bonheur caché, imprévisible, qui surgit lorsqu'on
est dans la bonne voie (Psaume
1, 1), une joie qui peut être révélée
dans les situations les plus compliquées et les plus infortunées.
Il y aurait un intérêt
à comparer longuement les 4 béatitudes de Luc
aux 9 de Matthieu pour mieux saisir l'orientation de l'un
et de l'autre. Grosso modo, Luc parle de pauvreté
sociale, d'affliction dans le sens de manque, de pénurie,
d'indigence; de tristesse, de toutes ces situations pénibles
et amères, humainement inacceptables; Matthieu, lui,
insiste sur une disposition spirituelle, intériorisée,
faite à la fois d'humilité, de patience et de douceur.
Dans les deux cas, il s'agit, pour la personne croyante, d'une mise
en route, d'une conversion, d'un cheminement qui implique un agir
concret.
Il s'agit de regarder Jésus,
Christ, pour mieux saisir l'esprit des béatitudes. Son sermon-programme,
sur la montagne, n'est-il pas ce qu'il a vécu lui-même?
n'est-ce pas la trajectoire de sa vie, de sa mission? Il s'est rendu
proche des pauvres, des exploités, des rejetés de
la société, pour les consoler, apaiser leur soif,
pour faire advenir dans leur vie joie, justice et paix. Paul dit
: «Lui, qui de riche qu'il était s'est faire pauvre...
» (2
Corinthiens 9). N'a-t-il pas été le non-violent
face aux attaques verbales, délibérément sournoises
et piégées de ses adversaires? face à la condamnation
injuste lors de la passion? face à sa mort ignominieuse et
injustifiée? Il a été le Juste par excellence,
le doux au milieu des loups, qui a fait triompher l'amour sur la
haine. En fait, ces béatitudes sont en quelque sorte un autoportrait
de Jésus.
Vivre en vérité la
réalité des béatitudes, y voir un chemin qui
nous assimile au Christ nous introduisant au Royaume des cieux,
est l'horizon proposé au chrétien. Aurions-nous peur
du bonheur qui nous est proposé? Craindrions-nous de payer
un prix trop élevé? Ce bonheur est un don de Dieu
à demander, à accueillir avec humilité en renonçant
à certains points de vue qui nous habitent. Le chemin proposé
implique écoute de la volonté de Dieu et engagement
ferme et concret.
Julienne Côté, CND
Source: Le Feuillet biblique,
no 1869. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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