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Jésus le troisième jour
Premières paroles de Jésus au Temple (Lc 2, 41-52)
Autres lectures : 1 S 1, 20-22.24-28; Ps 8; 1
Jn 3, 1-2.21-24
Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait! Comment est-ce
possible que Marie et Joseph n'aient pas compris, eux qui avaient
reçu le message de l'ange de l'Annonciation, entendu les
bergers raconter le message céleste de la nuit de Noël,
rencontré au Temple le vieillard Siméon et la prophétesse
Anne...?
Et comment nous, croyants et croyantes
qui n'avons entendu ni ange ni prophète, comment pourrions-nous
comprendre à notre tour si même les parents de Jésus
ne comprennaient pas?
J'aime penser que c'est justement
le genre de question que saint Luc voulait que nous nous posions.
Il devait s'attendre à ce que nous continuions de lire son
livre. Et en allant jusqu'à la fin, nous trouverions bien
des réponses. Mais déjà, il glisse des indices
ici et là, laissant entendre que nous avons un avantage que
Marie et Joseph n'avaient pas.
Relisons le passage. Nous voyons Joseph
et Marie, deux pèlerins parmi d'autres, s'éloigner
de Jérusalem après la fête de la Pâque.
Ils marchent toute une journée sans savoir ce que fait Jésus
qui, à leur insu, discute au même moment avec les docteurs
de la Loi. Après une journée de marche, ils se mettent
à chercher leur enfant et le trouvent « au bout de
trois jours ». Voilà l'indice! Aucun chrétien
ne peut entendre ces mots sans penser tout de suite au dimanche
de Pâques. C'est la Résurrection de Jésus, «
au bout de trois jours », qui a tout changé! C'est
la présence de Jésus Ressuscité avec les croyants
qui leur permet de comprendre et de croire. Voilà ce que
n'avaient pas les parents de Jésus. Et voilà ce que
nous avons!
C'est pourquoi saint Luc, bon conteur,
prend soin de mettre en scène, à la fin de son évangile
(après la Résurrection de Jésus), un autre
épisode qui n'est pas sans rappeler l'aventure de Marie et
Joseph. De nouveau, deux pèlerins quittent Jérusalem
après la fête de Pâque et ils marchent tout le
jour sans savoir ce que fait Jésus : nous les connaissons
sous le nom de « disciples d'Emmaüs ». Eux non
plus, ils ne comprennent pas. Et Jésus, encore une fois,
explique les Écritures. Luc nous dit que Marie, sans comprendre,
« gardait tout dans son cur ». Les disciples d'Emmaüs,
eux, sentent leur « cur tout brûlant » et,
en ce soir du « troisième jour », finissent par
comprendre et reconnaissent le Ressuscité qui bénit
le pain et le leur donne. Comme Marie et Joseph autrefois, ils retournent
vite à Jérusalem, mais cette fois c'est parce qu'ils
ont trouvé le Seigneur.
Comme Marie et Joseph, nous sommes nous
aussi sur la route de Jérusalem à la recherche de
Jésus. Mais nous, nous savons que le Seigneur marche à
nos côtés. Ensemble, ce dimanche, nous l'entendrons
nous parler dans les Écritures et, à l'eucharistie,
nos yeux s'ouvriront et nous nous réjouirons de sa Présence.
Le troisième jour, c'est aujourd'hui.
Bertrand Ouellet
Source: Le Feuillet biblique,
no 1821. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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