Homme
chercheur de Dieu ou Dieu chercheur de l'homme?
La brebis égarée, la pièce de monnaie retrouvée,
la parabole du fils retrouvé l'enfant prodigue (Lc
15,1-3.11-32)
Autres lectures: Ex
32,7-11.13-14; Ps 50 (51); 1
Tm 1, 12-17
Le comportement de Jésus suscite des critiques: « Cet
homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux. »
Ce qui est en cause ici, c'est l'attitude de Jésus par rapport
aux pécheurs et son message qui illustre celle de Dieu concernant
ceux qui sont perdus. La perspective générale des
trois paraboles du chapitre 15 n'est pas tellement celle de l'homme
en quête de Dieu, mais celle de Dieu en quête de l'homme,
l'homme perdu, égaré et pécheur. Cette recherche
de Dieu envers l'homme qui a besoin de repentance et se convertit,
c'est précisément la mission de Jésus qui est
venu pour sauver ce qui était perdu.
La joie
de retrouver
En plaçant ces trois paraboles
au centre de l'évangile, Luc fait ressortir une perspective
fondamentale. D'ailleurs deux de ces paraboles lui sont propres:
celles de la pièce d'argent et du fils prodigue. La brebis
perdue, la drachme perdue et le fils perdu sont trois exemples de
la vie qui comportent une bonne dose de réalisme. La brebis
retrouvée, la pièce d'argent retrouvée et le
fils retrouvé sont trois occasions de réjouissance,
trois illustrations qu'il y a plus de joie dans le ciel pour un
seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf
justes qui n'ont pas besoin de conversion.
Dieu est représenté
comme le berger à la recherche de la brebis égarée,
la mère de famille à la recherche de sa pièce
d'argent perdue, le père à la rencontre du fils perdu.
Dieu se définit comme le Père miséricordieux,
qui a souci principalement du pécheur. Paradoxalement Dieu
est décrit comme plus proche des pécheurs que des
justes. Peut-être parce que ces « justes » sont
ceux qui se pensent tels et non pas ceux que Dieu justifie par la
foi et à qui il accorde le pardon.
La joie de Dieu, quel mystère
et pourtant quelle réalité! Pourquoi une telle explosion
de joie en plein ciel? À cause de la conversion d'un pécheur.
Déjà le prophète Michée avait dit que
le Seigneur trouve son bonheur à pardonner : « Quel
est le dieu comme toi qui prend plaisir à faire grâce?
» (7, 18). Comme les moeurs divines sont à l'opposé
des moeurs humaines! Si nous savions accueillir et pardonner aux
pécheurs, à commencer par ceux qui nous ont fait du
tort, n'y aurait-il pas plus de joie dans notre monde et notre coeur?
Non seulement nous n'avons pas à critiquer cette attitude
de Jésus et de Dieu le Père, mais plutôt à
nous en réjouir et même à l'adopter dans notre
quotidien de manière à reconnaître le salut
que Dieu donne à ceux qui sont perdus. Puissions-nous dire
avec Jésus : « Va! Ta foi t'a sauvé! » .
Laurent Lafontaine, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1849. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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