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Premier dimanche de Carême C - 4 mars 2001
 
Conduits par un amour fidèle

La tentation de Jésus (Luc 4, 1-13)
Autres lectures: Dt 26, 4-10 ; Ps 90 (91) ; Rm 10, 8-13

 

Dans le récit des tentations de Jésus, chaque intervention du démon se réfère à un aspect fondamental de la vie quotidienne des gens des pays méditerranéens. La conversation sur le pain évoque les besoins primaires si difficiles à satisfaire. Le débat sur le pouvoir et la gloire rappelle que chaque bienfait était dispensé par une personne qui portait le titre de « patron ». Enfin, la mise au test rappelle la valeur énorme conférée à la loyauté du « client » pour son « patron », ou d'un membre d'une famille pour son groupe natal.

     Cet enracinement de l'évangile dans le concret des préoccupations quotidiennes de ce temps-là convient bien à la proclamation du Carême, cette saison de grandeur et d'exigence où la sainteté de Dieu jette un éclairage nouveau sur notre quotidien.

     Devant les solutions de facilité qui s'offraient à lui, Jésus a osé faire jouer la mémoire de son peuple, pour prendre le risque de solutions inédites et drastiques. Disant non à certaines solutions faciles et évidentes, Jésus laissait la porte ouverte à l'action de Dieu.

     En refusant la magie de la pierre changée en pain, Jésus avoue qu'il n'agit pas dans son seul intérêt. Nous contentons-nous d'appuyer les grandes orientations de notre vie uniquement sur le matériel, le palpable, le sensible?

     En refusant de s'incliner devant le démon, Jésus affirme qu'il est hors de question de se prostituer pour dominer. Pour conquérir ce à quoi nous tenons, est-ce qu'il ne nous arrive pas parfois de nous compromettre avec le mal?

     Finalement, Jésus ne se sert pas de ses relations avec son papa bon Dieu pour épater les Juifs de Jérusalem. N'avons-nous pas tendance à mettre Dieu au pied du mur en lui ordonnant de nous donner les signes extraordinaires que nous lui commandons?

     Jésus nous apprend quelque chose d'important. Risquer l'aventure de la foi en Dieu, c'est accepter le risque de moyens limités et fragiles. Et en même temps, c'est croire que ces limites ne sont pas un empêchement à la puissance de Dieu.

     Jésus trouvait son envergure dans sa mémoire des bienfaits de Dieu pour son peuple. De grâce, cette année, ne perdez pas votre temps dans la dentelle. Voyez plus loin que vos problèmes de poids ou de ligne. Osez écouter avec les oreilles de Jésus. Osez regarder avec ses yeux. Demandez la grâce d'être ses mains. Demandez la grâce d'agir, d'être fidèles à l'exemple de son amour fidèle.

Alain Faucher, ptre

 

Source: Le Feuillet biblique, no 1830. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

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Des personnes de parole et de cœur