Fin et
début
Dernières instructions de Jésus (Lc
24,46-53)
Autres lectures : Ac
1,1-11 ; Ps 46 (45) ; Hb
9,24-26; 10,19-23
La première lecture et l'Évangile proclamé
aujourd'hui relate le même épisode de la vie du Seigneur
: l'Ascension. Cependant Luc, auteur des deux textes, ne situe pas
cet événement au même moment dans les deux récits.
L'Ascension se produit quarante jours après la Passion dans
la première lecture. Dans l'Évangile, l'Ascension
semble survenir dans les vingt-quatre heures qui suivent la Résurrection.
Il serait malheureux de nier la réalité de ce fait
à cause de cet écart chronologique. Il faut comprendre
que Luc veut d'abord communiquer un message religieux plutôt
qu'un compte-rendu historique rigoureux. Il utilisera donc tous
les outils littéraires disponibles pour atteindre son objectif.
L'indication du moment de l'Ascension constitue un des instruments
utilisés par l'évangéliste pour transmettre
sa théologie.
La Bonne Nouvelle d'aujourd'hui conclut
l'évangile de Luc. En relatant la résurrection, Luc
avait déjà prouvé l'origine céleste
du Christ. En rapprochant l'Ascension de la Résurrection,
Luc confirme ce qui était déjà attesté.
Ce procédé littéraire est donc mis en place
pour rallier l'adhésion des personnes qui auraient mis en
doute la portée de la résurrection. Jésus n'est
pas seulement un être humain qui est revenu à la vie.
Il est le fils de Dieu qui a vaincu la mort et qui reprend sa place
au ciel à la droite du Père.
Quand Luc écrit son uvre,
Jésus est mort et ressuscité depuis plusieurs décennies.
La communauté croyante a eu le temps de méditer le
sens de ces événements. Elle s'est basée beaucoup
sur l'Ancien Testament pour comprendre ce qui était arrivé.
Luc démontre cette influence fondamentale dans l'évangile
d'aujourd'hui. D'abord Jésus affirme que son destin était
déjà annoncé dans l'Écriture. En ressuscitant,
Jésus enlève le voile qui empêchait de la comprendre
complètement. Ensuite, l'évangéliste emploie
l'image du grand prêtre (Sirac
50, 20ss) pour évoquer la glorification du Christ. Emporté
au ciel, Jésus bénit les siens qui se prosternent
devant lui.
Dans ses dernières directives,
Jésus ordonne aux Apôtres d'être ses témoins.
Il demande donc aux disciples de dire simplement ce qu'ils ont vu
et entendu. Ils ne doivent pas proposer des hypothèses théologiques
ni prêcher une construction humaine ayant peu de rapports
avec la réalité. Les apôtres recevront du Père
un cadeau qui les aidera dans l'accomplissement de leur mission
:l'Esprit. L'évangéliste Jean considère l'Esprit
comme une lumière qui éclaire l'intelligence. Luc
voit plutôt ce principe spirituel comme une force qui vient
soutenir la volonté des disciples. Ainsi ils seront capables
de témoigner dans un monde souvent hostile à l'annonce
de la Bonne Nouvelle.
Benoît Lambert
Source: Le Feuillet biblique,
no 1842. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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