Relire
les Écritures
L'apparition aux Onze (Lc 24,35-48)
Autres lectures: Ac
3,13-15.17-19; Ps 4; 1
Jn 2,1-5a
Le christianisme suppose une relecture des Écritures juives
: la Loi de Moïse, les Prophètes et les autres Écrits
(ici Luc 24,44 parle des Psaumes). Jésus lui-même ouvre
l'esprit de ses disciples à l'intelligence des Écritures.
Si on veut comprendre les Évangiles il faut plonger dans
l'Ancien Testament. C'est là que sont les racines de Jésus
et de ses témoins, Pierre et Paul, Jacques et Jean et tous
les autres. Il n'est pas juste de dire que globalement l'Ancien
Testament nous révèle un Dieu vengeur alors que le
Nouveau nous annonce un Dieu d'amour. C'est beaucoup plus complexe
que cela.
Un Dieu
personnel
Déjà la Bible juive
nous révèle un Dieu personnel, pas seulement une énergie
créatrice, mais Quelqu'un de bon, compatissant, juste, saint,
miséricordieux, lent à la colère, un Dieu qui
prend soin de nous comme un père ou une mère, un Dieu
passionné d'amour, qui n'accepte pas qu'un de ses enfants
soit maltraité, réduit en esclavage, un Dieu qui prend
parti pour le pauvre et le petit, la veuve et l'orphelin; un Dieu
qui a un grand dessein pour l'humanité. Dieu se révèle
non seulement le Dieu des Juifs, mais le Dieu de toutes les nations.
Un Dieu avec qui nous avons à développer une relation
personnelle.
Une lente
évolution
Déjà, dans ce que
nous appelons l'Ancien Testament et que nous devrions plutôt
appeler le Premier Testament par rapport au Second et Dernier Testament,
nous voyons « l'image de Dieu » se développer et
évoluer au fil des expériences spirituelles des individus
et de la communauté, sur une très longue période.
Les Écritures sont les témoins de cette lente évolution
et purification de la foi en un Dieu unique.
La foi
chrétienne
Le chrétien conserve la richesse
de cette foi en ce Dieu personnel, mais en la relisant dans le mystère
de Jésus le Christ, le Ressuscité, le Vivant, celui
qui parle au Nom de Dieu et dont la parole est Parole de Dieu :
le Verbe lui-même. En prenant le parti des pauvres et des
petits, Jésus a donné un visage humain à la
tendresse de Dieu. On a reconnu en lui l'Emmanuel, c'est-à-dire
Dieu avec nous, parce que Dieu le Père l'a glorifié
et l'a fait asseoir à sa droite.
Dans la résurrection de Jésus
Christ, les Apôtres reconnaissent que Dieu ouvre à
toutes les nations le trésor de son alliance et les réconcilie
avec lui-même pour former un peuple aux dimensions universelles.
Nous avons à en témoigner, comme les apôtres
et les premiers chrétiens.
Laurent Lafontaine, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1796. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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