Un dialogue
respectueux et fructueux
La suite du Christ (Marc
12,28b-34)
Autres lectures: Dt
6,2-6; Ps 118 (119); Hb
7,23-28
Peu de temps avant la Passion, un scribe, un spécialiste
des Écritures, vient consulter. Jésus. Le texte nous
laisse voir un homme plein de droiture qui pose une question honnête.
La Loi comportait au moins 613 prescriptions et chez le fidèle
pieux, il pouvait y avoir un désir de hiérarchiser
ces préceptes. Il faut savoir que le monde juif avait une
haute estime de la justice, de l'éthique, de l'action, du
bien à faire et du mal à ne pas faire. Le scribe demande
donc quel est le premier de tous les commandements? (v. 28).
Jésus répond en empruntant
les mots l'adhésion de foi qu'est le Shuma Israël :
Écoute, Israël : Le Seigneur notre Dieu est l'unique
Seigneur (v. 29). Il y adjoint le précepte fondamental de
l'amour du prochain qui, dans le Lévitique, se formule ainsi:
Tu aimeras ton prochain comme toi-même : je suis Yahvé
(19, 18). Ce faisant, Jésus ne retire rien à ce que
dit d'essentiel la Torah. En définitive, le croyant est appelé
à mobiliser toutes les ressources et les facultés
de son être dans un mouvement d'amour vers Dieu.
Jusque-là rien de neuf. Et
le scribe à l'esprit pénétrant, qui approuve
la parole de Jésus, se permet un commentaire en résumant
l'enseignement des prophètes. Cet enseignement donne priorité
à la justice sociale, à l'excellence de l'amour fraternel
sur le culte qui devient trop formaliste; il place « l'accomplissement
du commandement d'amour dans la vie du croyant au-dessus de toute
vénération purement cultuelle de Dieu » (H. Urs
von Balthasar).
Tu n'es pas loin du royaume de Dieu,
déclare Jésus au scribe. Voilà, celui qui appartient
au judaïsme peut franchir le pas de reconnaître Jésus,
non seulement comme un maître de sagesse, mais comme le Fils
de Dieu. De cheminer à sa suite. Avec Jésus nous sommes
au cur de l'unité fondamentale entre l'un et l'autre
commandement. Le Royaume, c'est Jésus qui en concrétise
la réalité. Dans sa vie, il fait la volonté
du Père. Il aime son Père comme seul le Fils peut
le faire et il aime ses frères et surs comme seul Dieu
peut aimer les humains. Lui seul peut affirmer avec autant d'autorité
l'unique commandement de l'amour. Il sera le parfait accomplissement
de cet amour en faisant le don extrême de sa vie. Jésus
va jusqu'à l'extrême de l'amour (Jean 13, 1), et sa
mort sur la croix est à la foi un amour totalement vécu
et une offrande cultuelle.
À la suite de Jésus,
nous sommes appelés à aller vers le prochain avec
le même amour que nous portons à nous-mêmes;
à accueillir autrui avec l'amour qui est au plus profond
de nous-mêmes et dont la source est en Dieu.
Julienne Côté, CND
Source: Le Feuillet biblique,
no 1813. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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