Communion
dans l'amour
La suite du Christ (Marc
10,2-16)
Autres lectures: Gn
2,18-24; Ps 127 (128); Hb
2,9-11
Les pharisiens n'en sont pas à leur première tentative
pour piéger Jésus en l'obligeant à donner son
interprétation à propos d'un précepte de la
Loi mosaïque. Il y a eu le cas du sabbat et la réponse
lapidaire: « le sabbat est fait pour l'homme et non pas
l'homme pour le sabbat ». En ce qui concerne les règles
de purification des aliments et des ustensiles, Jésus déclarera
que la pureté est essentiellement intérieure.
Voilà que Jésus est
invité à se prononcer sur la possibilité pour
un homme de répudier sa femme. La question est étonnante
car la Loi mosaïque fournissait la réponse: un homme
peut renvoyer sa femme à la condition de lui remettre une
lettre de répudiation. Cette lettre atteste l'honneur de
la femme et lui accorde tout liberté d'action. Cette prescription
est énoncée en Deutéronome 24, 1. La discussion
ne pouvait porter que sur les raisons qui autorisaient un homme
à renvoyer sa femme. On se partageait entre des interprétations
plus ou moins rigoureuses. L'immoralité et l'adultère
étaient les principales raisons invoquées. Les pharisiens
veulent sans doute que Jésus se prononce sur la valeur des
raisons, ou qu'il conteste la permission accordée par Moïse
et s'oppose ainsi à la Loi divine.
Tant qu'à discuter des intentions
du législateur, Jésus délaisse le terrain juridique
et amène tout ce beau monde à la volonté originelle
de Dieu. Deux extraits de la Genèse sont juxtaposés:
la création de l'homme et de la femme (Gn 1, 27) et la création
de la communauté conjugale (Genèse 2, 24). En créant
l'homme et la femme, Dieu a manifesté sa volonté que
les époux forment une unité indissociable. La dualité
sexuelle est orientée vers la constitution d'une communauté
de vie. En référant ses interlocuteurs à l'acte
créateur, Jésus enseigne que la communauté
conjugale est la relation interpersonnelle la plus enrichissante
qui soit pour un être humain. Elle est un don réciproque
qui englobe les dimensions physique et spirituelle de la personne.
L'homme et la femme trouvent dans
la communauté conjugale un accomplissement de leur être
personnel dans la rencontre de l'autre. Cette attirance est si forte
qu'elle arrache l'homme et la femme à la communauté
familiale qui les vus naître, pour devenir une communauté
personnelle de deux êtres. Toutes les réalités
de la vie connaissent leurs difficultés et la vie conjugale
n'y échappe pas. Le fait qu'elle repose sur l'amour et le
don réciproque de deux personnes, la communauté conjugale
doit se réaliser en profondeur afin de surmonter les difficultés
et les tensions inhérentes à toute vie commune.
Yves Guillemette, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1809. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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