Une
invitation à l'espérance
Jésus
guérit la belle-mère de Pierre (Mc 1,29-39)
Autres lectures : Lv 13,1-2,45-46
; Ps 146 ; 1 Co 9,16-19.22-23
Récemment, je feuilletais une revue où il était
question des miracles survenus à Lourdes. Parmi 6500 dossiers
ouverts, seulement 66 guérisons ont été reconnues
depuis 1858 par les autorités ecclésiastiques. La
dernière guérison authentifiée date de mai
1999. On a scellé le dossier après une dizaine d'années
d'enquête médicale et suite à l'avis d'une commission
canonique.
Le miracle
questionne
Les récits de guérisons
miraculeuses ne risquent-ils pas de scandaliser plus que de susciter
la foi? Qui est ce Dieu, pourrait-on dire, qui guérit telles
maladies et laisse aux autres leur souffrance? Pourquoi le malheur
innocent, le mal sans responsabilité? Où est ce Dieu
Tout-Puissant qui laisse son Fils mourir sur une croix? Il n'y a
pas de réponses concluantes à ces questions existentielles
sinon les paroles de l'Apôtre: Le langage de la Croix est
folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour
nous, il est puissance de Dieu ... Car ce qui est faiblesse de Dieu
est plus fort que les hommes (1 Corinthiens 1, 18-25). Les guérisons
accomplies à Lourdes ou ailleurs ou celles réalisées
par Jésus en son temps, annoncent l'autre monde, celui de
la résurrection, lorsque toute larme et toute souffrance
seront choses du passé. L'évêque de Lourdes,
Mgr Perrier, affirmait : « Les guérisons sont de l'ordre
de la prophétie, elles invitent à l'espérance
».
Le passage
de Jésus
Partout où Jésus passe,
la maladie perd du terrain, les démons prennent la fuite.
Une double question se pose mais d'un tout autre ordre cette fois
: Jésus était-il un guérisseur plus compétent
que les autres? Et de quelle nature était la force qui émanait
de lui jusqu'à guérir? Jésus ne s'est jamais
dérobé devant la maladie et il s'approche du malade
qui l'implore. Sa tâche est de soulager, guérir, et
sauver malgré la puissance du mal à l'uvre dans
le monde. Mais chaque fois que Jésus guérit les corps,
il laisse toujours entendre que cette guérison visible en
cache une autre beaucoup plus profonde : celle de l'âme. Il
arrive aussi que Jésus pardonne d'abord les péchés
et avant de s'intéresser au corps, au grand scandale des
pharisiens. Pardonner les péchés, chasser les esprits
mauvais, guérir les corps, expulser les démons : toutes
ces activités de Jésus prennent leur source dans sa
mission. Il veut faire saisir à tous ces souffrants qu'il
vient établir le Royaume d'un Vivant. Il veut que chacun
sache qu'il est venu pour que tous aient la vie et la vie en abondance
(cf. Jean 10, 10).
Ghislaine Salvail, SJSH
Source: Le Feuillet biblique,
no 1783. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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