Une fois
pour toutes
Après
le séjour au désert, l'annonce de l'Évangile
(Mc 1,12-15)
Autres lectures : Gn 9,8-15;
Ps 24; 1 Pi 3,18-22
La tolérance devant la diversité religieuse est à
la mode. Peut-on croire en Jésus Christ et souscrire à
ce discours de relativité... absolue? Selon la Bible, le
«flou artistique» de notre époque ne correspond
nullement à l'option fondamentale des baptisés. Le
message biblique de ce premier dimanche du Carême va donc
à contre-courant des tendances contemporaines, mais il convient
parfaitement aux insistances de cette sainte saison. En effet, le
Carême est un écho de la période où les
jeunes Églises préparaient très sérieusement
les personnes candidates au baptême. En cette année
anniversaire du Grand Jubilé, le Carême de l'An 2000
invite les gens qui prennent au sérieux Jésus Christ
à réfléchir à sa valeur irremplaçable.
Les textes bibliques du premier dimanche évoquent sans hésitation
cet aspect déterminant du personnage.
Lorsqu'il commence son évangile,
Marc affirme ceci: les temps sont parvenus à maturité
depuis que le Fils de Dieu a marché sur la terre des humains.
Comme une avant-garde, Jean Baptiste oriente le regard vers un plus
fort que lui, un être animé par l'Esprit de Dieu :
Jésus sur qui s'ouvre le ciel. Selon l'évangile de
ce dimanche, Jésus fait renaître au désert l'harmonie
de la création: Il vivait parmi les bêtes sauvages...
Mais surtout, il est en contact direct avec la maison du Dieu éternel:
... et les anges le servaient (Marc 1, 13). Espace et temps sont
maîtrisés.
En toute logique, la deuxième
lecture propose de s'engager envers Dieu avec une conscience droite.
Voilà pourquoi on peut dépasser la relativité
des options religieuses qui caractérise le premier siècle
de notre ère autant que la fin du deuxième millénaire.
En Jésus, une fois pour toutes, la distance avec Dieu n'est
plus la note dominante de la vie humaine. Au contraire, parce qu'il
s'est engagé sur la route de la mort, parce qu'il a vécu
l'expérience d'être rendu à la vie d'égal
de Dieu, Jésus garde bien ouverte la communication avec Dieu.
Cette transformation permanente,
cette résurrection, commence dans les eaux du baptême.
Ainsi se confirme l'étonnante conviction véhiculée
dès les premières pages de la Bible. La fin du récit
du déluge apprend que le Dieu des Hébreux et des Chrétiens
n'a pas de fixation sur la destruction. Au contraire, il offre une
alliance (unilatérale) vouée à la sauvegarde
de tous les êtres vivants.
Alain Faucher, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1788. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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biblique de Montréal.
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