La
venue du Fils de l'homme
Le
jugement dernier (Mt 25,31-46)
Autres
lectures : Éz 34,11-12.15.17 ; Ps 22 ; 1 Co 15,20-26.28
La scène grandiose du jugement universel
débute (v. 31) par la mention de la venue dans la gloire
du Fils de l'homme escorté des anges. L'auteur paraît
supposer que cette venue est une réalité connue de
ses lecteurs, au sujet de laquelle il est inutile de donner plus
de précisions. Elle est à comprendre dans la suite
des visions de Daniel qui annonce le jugement de Dieu et la libération
du peuple élu. Le Fils de l'homme prend place sur un trône
de gloire (v. 31). Ainsi s'introduit l'image royale qui se poursuivra
jusqu'à la fin du texte (vv. 34-40). Le Fils de l'homme exerce
la justice à la manière d'un roi parce qu'il a reçu
en partage la souveraineté sur tout l'univers. Le jugement
prend la forme d'une séparation entre justes et pécheurs,
à l'image du berger qui sépare les brebis et les 19
boucs (vv. 32-33). Cette image est abandonnée aussitôt
pour faire place à celle du roi.
L'enjeu
du jugement
Ce qui est en
cause, c'est la participation au Royaume: « Venez les
bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume
qui vous a été préparé depuis la fondation
du monde. » (v. 34) Dans l'évangile de Matthieu,
l'entrée dans le Royaume est l'objectif ultime que doit poursuivre
tout disciple et la condition pour y parvenir consiste à
accomplir la volonté de Dieu. Le contraire de l'entrée
dans le Royaume, c'est d'être rejeté dans le feu éternel,
image traditionnelle du châtiment. Il ne s'agit pas de la
description matérielle d'un fait, mais de l'évocation
d'une situation désormais définitive. Ceux qui ont
refusé de faire la volonté du Père sont exclus
du royaume sans nouvelle possibilité de conversion.
Les critères
de jugement
Les comportements
à partir desquels le jugement s'exerce reprennent la liste
des « bonnes oeuvres » exigées dans le judaïsme.
Le discours de Jésus fait de ces gestes de charité
une exigence universelle: non seulement les membres du peuple de
Dieu, mais bien toutes les nations (v. 32) seront jugées
sur ces bases. Ce qui est exigé de tous les humains, du simple
fait de leur appartenance à la famille humaine, est bien
sûr attendu aussi des disciples de Jésus. De ceux-ci,
Jésus exige même qu'ils aiment leurs ennemis et prient
pour leurs persécuteurs (Mt 5,44). Le Royaume que Jésus
vient inaugurer par sa mort et sa résurrection n'est pas,
comme les royaumes de la terre, basé sur la domination des
puissants mais sur le service désintéressé
de ceux et celles qui en ont le plus besoin.
Jérôme Longtin, ptre
Source: Le Feuillet biblique,
no 1772. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins
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