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communiqué du 14 mars 2008
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Babylone
Rassemblant des objets venus du monde entier, l’exposition que le Louvre consacre à Babylone aborde les représentations de l’antique capitale mésopotamienne selon diverses grilles de lecture. L’approche archéologique permet d’échapper aux seules sources bibliques et classiques tardives qui s’imposèrent pendant longtemps. Installée sur la rive gauche de l’Euphrate en un point où ce fleuve se rapproche le plus du Tigre, Babylone a bénéficié ainsi d’une position défensive avantageuse. Ville à vocation religieuse dès le IIIe millénaire (Bâb-Ili signifie en langue sémite la Porte de Dieu, Bâb-El en hébreu), elle est adoptée vers le XIXe siècle avant J-C comme capitale par des Sémites sédentarisés originaires du pays d’Amourrou, à un moment où la fin de la IIe dynastie d’Ur témoignait de l’affaiblissement relatif du sud mésopotamien. Marquée par le règne d’Hammurabi, bien connu pour son célèbre Code, la première dynastie babylonienne disparaît au XVIe siècle avant J-C pour être remplacée par des souverains Cassites venus des monts Zagros situés plus à l’est. Ils imposent leur autorité jusqu’au XIIe siècle, qui voit s’affirmer l’hégémonie assyrienne. À la fin du VIe siècle cependant, les Babyloniens, alliés des Mèdes, viennent à bout de l’Assyrie dont la capitale, Ninive, est détruite. Un empire néobabylonien, illustré notamment par Nabuchodonosor, s’impose alors pour un peu moins d’un siècle avant d’être subjugué par les Perses achéménides.
Le temps de la gloire de la cité de Mardouk est révolu depuis longtemps quand Alexandre vient y mourir en 323 avant J-C. Stèles, statues, objets précieux et tablettes cunéiformes jalonnent les étapes du développement de la cité qui va réussir, au IIe millénaire, à unifier sous son autorité la majeure partie de l’espace mésopotamien. L’évolution de la représentation mythique et des traditions légendaires relatives à Babylone, notamment le thème de la Tour de Babel, est également évoquée, à travers un ensemble d’imprimés, de dessins et de peintures. Enfin, divers documents et ouvrages témoignent de ce que furent les étapes de la redécouverte de la ville, du XVIIe siècle à nos jours. Surgie du chaos à l’origine des temps, la ville du dieu Mardouk surpasse toutes ses rivales et correspond, pour les Mésopotamiens, au centre du monde. À l’époque de l’apogée du califat de Bagdad, les auteurs musulmans en ont conservé le souvenir, que l’Europe chrétienne découvre également dans la Bible quand elle retrace le temps de l’Exil. Hérodote et Diodore en ont fait mention mais il faut attendre le XIIe siècle pour qu’un premier voyageur occidental, le Juif Benjamin de Tudèle, se risque à explorer les ruines. L’Italien Pietro della Valle visite à son tour le site en 1616. Les lieux sont davantage fréquentés aux XVIIIe et au début du XIXe siècles mais il faut attendre l’expédition française de 1852, conduite par F. Fresnel, pour que soient engagées les premières fouilles archéologiques, qui n’aboutissent à aucun résultat significatif. Les vestiges dégagés doivent être transportés par radeau jusqu’à l’embouchure du Tigre en même temps que ceux exhumés par Place à Khorsabad mais les remous du fleuve se révèlent fatals à l’entreprise et les antiquités sombrent dans ses eaux. Il faudra attendre 1899 et les fouilles allemandes dirigées par R. Koldewey jusqu’en 1917 pour que soit reconstitué le plan de l’antique cité et assuré le bonheur du musée de Berlin qui abrite toujours la reconstitution de l’ancienne porte d’Ishtar. Source : Clio.fr Communiqué précédent : |
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