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communiqué du 25 juin 2004

 

 

Légendes d'Amérique française
 

Le jardin merveilleux
(Jean-Claude Dupont)

La Société Expo-Bible du Québec présente sa toute nouvelle exposition Légendes d'Amérique française comprenant une préface ainsi que quatre commentaires composés par des spécialistes en la matière. Il s'agit de 17 œuvres peintes par l'artiste et ethnologue Jean-Claude Dupont d'après les légendes des terroirs francophones d'Amérique. La SEBQ souhaite ainsi montrer la richesse culturelle qui sous-tend le contenu de cette exposition. Jean-Claude Dupont s'inscrit dans la vénérable lignée des grands ethnologues d'ici : innovateur comme ses prédécesseurs, les Marius Barbeau et les Luc Lacourcière, il a lancé l'enseignement de la culture matérielle du Québec à l'Université Laval en 1968. Soucieux de la diffusion du patrimoine, il a fait rayonner les connaissances acquises par ses travaux à travers tout le Québec, dans les principaux centres du Canada et des États-Unis, jusqu'en Europe même, soit par son enseignement, ses écrits, ses communications ou sa peinture, et ce, tant au niveau scientifique que populaire. Pour beaucoup, il reste un phare, comme l'a opportunément reconnu l'attribution du prix du patrimoine Gérard-Morisset, l'un des Grands Prix du Québec.

     On a longtemps cru que la Bible était le plus vieux livre du monde, tout droit venu de Dieu. On sait bien aujourd'hui que la Bible est une compilation où s'enchevêtrent plusieurs styles. Le réflexe « genre littéraire » n'est pas toujours acquis. Peut-on parler de légendes dans la Bible? Si oui, d'où viennent-elles? Comment comparer certaines légendes de notre terroir francophone québécois avec certaines légendes bibliques?

     À l'examen de nos Légendes d'Amérique française, on reconnaît dit Jean-Claude Dupont des passages inspirés des croyances païennes, des récits bibliques, de l'histoire sainte, des enseignements du petit catéchisme, des contes de mille et une nuit et autres versions populaires indo-européennes. Le grand spécialiste mondial de la Mésopotamie ancienne et de la religion biblique, Jean Bottéro, directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études en France, nous dit que dès qu'il s'agit des origines légendaires, il faut toujours se garder du fantasme de l'origine absolue, censée tout expliquer, tout résoudre et tout engendrer par un déterminisme magique. Il ajoute qu'il faut aussi se rappeler qu'il n'y a jamais, en histoire, de commencement avec un grand « C ». Il n'y a que des développements, des croisements, des séparations, des oublis, des retrouvailles. Il raconte, par exemple, que l'on trouve, au début du livre de la Genèse, deux récits de la Création, composés, à quatre siècles d'intervalle et tuilés l'un sur l'autre. Le premier, le plus ancien, qui vient en second dans la lecture, est indépendant de Babylone. Le second, plus récent, qui vient en tête, présente en revanche un contrepoint de chants, poèmes et cosmographies mythiques babyloniens, liées à l'Eau originelle et à la lutte contre le Dragon primordial. Au terme du montage, toutefois, il s'en dégage une théologie tout autre que celle des Mésopotamiens, ne serait-ce que par l'insistance des rédacteurs sur l'unicité absolue et la transcendance du Créateur (cf. Collections de l'Histoire, L'Orient ancien, janvier-mars 2004, pp. 10-12). L'analyse pourrait se poursuivre en ce qui concerne la géographie du Paradis, le Déluge, et même dans ce fameux Livre de Job, le grand livre sur le Mal et le sens même de la vie. Toutes choses dont nous sommes d'ailleurs désormais conscients, du fait des études bibliques.

     Pays sans légendes et sans contes est comme un arbre sans ses feuilles. Que de légendes, que de contes, que d'histoire à croire de la Genèse à l'Apocalypse raconte Benoît Lacroix. Les contes et légendes du Québec sont d'abord des fenêtres ouvertes sur l'inconscient d'un peuple foncièrement religieux en quête d'équilibre, nous dit Pierre Charland. Et, d'ajouter Anselme Chiasson, les exégètes ont fini par comprendre que les auteurs inspirés et même le Christ, guérisseur et thaumaturge, n'hésitent pas à raconter des histoires, des paraboles, pour faire comprendre une idée ou transmettre des messages. Enfin, Pierre Boglioni, du département d'histoire à l'Université de Montréal, nous parlera de la fameuse Légende dorée, rédigée au XIIIe siècle par le dominicain Jacques de Voragine, qui prétendait raconter des faits historiques autour de saints réels où les animaux leur parlaient, la nature leur obéissait. Le surnaturel n'était pas alors une réalité transcendante. Il s'étalait au grand jour, on le vérifiait par des miracles épatants. La grâce de Dieu devenait visible.

Renseignements

Claude Lacroix, o.f.m.
de la Société Expo-Bible du Québec
téléphone : (514) 527-0543
télécopieur : (514) 524-8952
courriel : [email protected]
 
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Une Église plurielle

 

 

 

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